RISORSA ACQUA
Pour bien préserver les canaux d'irrigation aménagés dans le passé il faut réaliser des travaux d'entretien et de restauration.
ANCIENS CANAUX DE L'ARC ALPIN
par Giovanni Vauterin
Tronçon du Ru Pompillard à l'abandon depuis la réalisation d'une galerie entre Valpelline et Roisan.Le 6 septembre dernier, des experts, des chercheurs et un public de passionnés français, suisses et italiens étaient réunis à Aoste, dans le Salon des manifestations du Palais régional, pour une journée d'études sur les anciens canaux d'irrigation de l'arc alpin, organisée par l'Assessorat de l'agriculture et des ressources naturelles de la Région autonome Vallée d'Aoste, en collaboration avec le Département d'économie et de génie agricole, forestier et environnemental de l'Université de Turin et avec l'Institut de géographie de l'Université de Lausanne.
Le vaste et complexe système d'irrigation des vallées alpines, aménagé pour la plupart à partir du XIIIe siècle et tout au long du Moyen Age, a joué un rôle primordial pour l'économie rurale et le développement de ces populations confrontées aux difficultés de la vie en milieu montagnard et obligées de tirer de la terre les moyens pour survivre.
La richesse des dénominations qui ont été attribuées à ces canaux, parfois même dans le cadre d'une aire linguistique homogène, témoigne de leur importance historique : béals, dans le Briançonnais ; bisses et rayes dans l'aire franco-provençale du Valais ; suonen, wuor ou wasserleitung dans la région germanophone du Wallis ; bealere, rive et rogge au Piémont ; waale, dans le Val Venosta ; lec, au Trentin ; ronge dans le Tessin, et enfin ru (également écrit ou ruz), en Vallée d'Aoste. Et ce, sans oublier la variété des noms désignant les canaux secondaires, encore plus riche.
Ancienne vanne en bois, appelée enclliousa en patois franco-provençal.Les rapporteurs ont traité un certain nombre de thèmes particulièrement intéressants et détaillé les innombrables aspects historiques, culturels, agricoles, environnementaux, techniques, hydrauliques, hydrogéologiques et touristiques liés, en particulier, à la construction et à l'exploitation de ces canaux et, plus en général, à la gestion des ressources en eau.
L'ample tableau, ainsi tracé, de la naissance et de l'évolution de ces ouvrages en Vallée d'Aoste a été suivi de l'examen des caractéristiques structurelles et de la description des différentes parties d'un vieux ru à ciel ouvert.
L'analyse a ensuite porté sur la politique valdôtaine de gestion de l'eau, et notamment sur les mesures visant l'utilisation rationnelle et la distribution équitable de cette ressource et sur la nécessité d'économiser l'eau dans le cadre de la protection de l'environnement.
Mais ce sont la valorisation des bisses du Valais à des fins touristiques et la réglementation des activités sportives, dont la randonnée le long du tracé des anciens canaux d'arrosage qui ont suscité le plus d'intérêt chez les participants.
D'autre part, les comptes rendus des expériences effectuées dans le Valais et dans la province de Turin - en matière d'informatisation des données du recensement des bisses et des petits canaux d'irrigation en montagne - ont mis en lumière le fait que l'activité de catalogage entreprise visait bel et bien à préserver un patrimoine culturel d'une immense valeur pour l'agriculture.
Portion du Ru Chevrère et Montjovet, dans la Commune de Champdepraz.Une étude évaluant le comportement hydrologique et thermique des rives des ouvrages qui traversent des versants boisés a souligné l'intérêt scientifique des anciens canaux d'irrigation au lit naturel. Ce genre d'étude pourrait permettre de savoir précisément quels travaux d'entretien et de restauration il conviendrait d'effectuer.
D'autres sujets ont également été traités de manière exhaustive, tels que les aspects historiques, agricoles, culturels et paysagers de l'utilisation et de la mise en valeur des canaux d'irrigation du Tessin, du Val Venosta, de la montagne turinoise et du Briançonnais : quelques cas de réaménagement d'anciens systèmes d'irrigation pour des terrains agricoles remis en exploitation ont été signalés, de même qu'un abandon progressif et désormais diffus de l'agriculture dans les zones de montagne d'accès malaisé.
En définitive, l'on peut considérer que les objectifs de cette journée d'études ont été atteints, puisque ces anciens canaux ont suscité un regain d'intérêt palpable. Il serait toutefois souhaitable que cette initiative donne naissance à de nouvelles enquêtes et recherches afin que certaines questions qui, cette fois, n'ont pas pu être traitées à fond, faute de temps, puissent prochainement faire l'objet d'un approfondissement.
   
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