AMBIENTE
Un projet grandiose pour concilier protection de l'environnement, essor touristique et activités traditionnelles dans le pays du toit de l'Europe.
ESPACE MONT-BLANC
par Stefania Muti
Val Veny, lac du Miage: étape du milieu didactique.L'Espace Mont-Blanc est l'initiative pour la protection et la valorisation de la région du toit de l'Europe que la Conférence transfrontalière Mont-Blanc conduit depuis 1991. Cette démarche fondée sur la participation et la coopération a, par son originalité et sa dimension européenne, obtenu l'aval des Ministres de l'Environnement suisse, italien et français.

Le chemin de l'Espace Mont-Blanc commence en 1986, à l'occasion du Bicentenaire de la première ascension du Mont-Blanc, quand un groupe d'alpinistes célèbres propose de créer un Parc International pour la protection du toit de l'Europe. En 1988 les Ministres de l'Environnement suisse, italien et français annoncent la mise à l'étude d'un projet de Parc.

Les élus valdôtains, savoyards et valaisans se rencontrent au cours de l'année suivante, et conviennent de proposer que la gestion de l'initiative de protection et de valorisation du massif du Mont-Blanc et des vallées qui l'entourent soit confiée aux populations intéressées. Les Ministres de l'Environnement décident d'accorder leur confiance au projet d'Espace Mont-Blanc présenté par les élus locaux des trois pays.

C'est en 1991 que la Conférence Transfrontalière Mont-Blanc s'installe: un rapport d'étroite collaboration s'établit entre la Région autonome Vallée d'Aoste, le Canton du Valais et les communes de Savoie et de Haute Savoie. En même temps, la Communauté européenne témoigne de son intérêt envers l'Espace Mont-Blanc et octroie aux parties italienne et française de la Conférence, dans le cadre du programme Interreg, une somme globale de 375.000 écus, répartis entre fonds régionaux, nationaux et communautaires.

Les Ministres, réunis à Aoste en novembre 1992, chargent la Conférence Transfrontalière de préparer un projet pilote et de proposer des actions concrètes. Les ministres arrêtent le principe qu' aucune décision relative à des activités et des projets ayant des effets importants sur l'environnement de l'Espace Mont-Blanc ne sera prise désormais sans coordination préalable des trois pays".

Trois groupes de réflexion transfrontaliers sont ainsi créés afin d'aborder les thèmes du tourisme extensif doux, de l'agriculture de montagne et des milieux sensibles. Sur la base des propositions des groupes, la Conférence Transfrontalière prépare le cadre de référence des projets pilotes.

Pour la réalisation des actions de terrain, trois zones-test sont choisies :

la zone de la Montagne de Balme entre France et Suisse, les deux versants du Val Ferret, suisse et italien, la zone constituée autour des Cols de la Seigne et du Bonhomme entre l'Italie et la France. Afin de mieux concerner les populations locales et de les informer sur le concept et les finalités de l'Espace Mont-Blanc, une campagne de communication de grande envergure est réalisée lors de 1' année 1994: 53.000 copies d'une brochure, " L'Enjeu ", sont distribuées dans ces trois régions.

Les ministres, réunis à Genève, reconduisent le mandat de la Conférence Transfrontalière et demandent qu'une étude sur la structure juridique de l'Espace Mont-Blanc soit entreprise.

En 1995, les premières actions concrètes sont réalisées dans les zones test. En même temps, sur la base du constat que l'ensemble du territoire du Mont-Blanc doit être considéré comme sensible, la Conférence donne mandat à un groupe de travail spécifique afin qu'il définisse le processus à entamer pour mettre en oeuvre des mesures de protection différenciées qui tiennent compte, à la fois, de la sensibilité des milieux naturels, des facteurs de perturbation et de la perception des différents acteurs. Parallèlement, un groupe de travail commence à analyser le thème des transports.

Le 1996 sera une année importante pour l'Espace Mont-Blanc: il s'agit de définir et d'approuver un Statut juridique ; de préciser les ressources financiaires et les engagements des Ministères, des Régions et des Communes ; d'amplifier les expériences pilotes et d'appliquer les résultats des études de large envergure. À la fin de cette année on verra si on a fait un important pas en avant ou si, au contraire, on a piétiné.

 

LES 4 GRANDS OBJECTIFS
· AGRICULTURE DE MONTAGNE

Aider à la conservation de l'espace cultivé en soutenant l'agriculture de montagne et les
activités pastorales, grâce à :

- 1'amélioration des alpages, en tenant compte des exigences environnementales ;
- la rémunération des prestations en faveur de la qualité des sites ;
- la promotion du patrimoine propre aux alpages ;
- le développement de la communication entre alpagistes des trois régions.

· SAUVEGARDE DES MILIEUX SENSIBLES

Développer une stratégie commune de sauvegarde de la nature et du paysage, notamment des milieux les phus sensibles ou menacés, grâce à :

- la coordination et le développement des activités de recherche, d'information et de planification ;
- des mesures de protection, de gestion des milieux naturels et de remise en état des milieux degrades ;
- l'examen de la compatibilité entre les activités économiques, existantes et envisagées, et la sauvegarde de la nature et des paysages.

· TOURISME EXTENSIF DOUX

Encourager un tourisme intégré, compatible avec la sauvegarde des ressources et de l'environnement, grâce à :

- une meilleure gestion des flux touristiques ;
- l'atténuation de la pression touristique sur les zones écologiquement sensibles ;
- la concertation entre collectivités locales afin de valoriser les complémentarités et les synergies dans l'offre touristique.

· TRANSPORTS

Réduire l'impact des transports et leurs infrastructures, dans 1'intérêt des populations locales et de l'environnement, grâce à la mise au point d'une stratégie commune privilégiant :

- la réduction du trafic routier pour le transport des marchandises, au niveau international ; -
- l'amélioration du réseau des transports collectifs, partout où cela est possible, au niveau régional et local.


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LE SAC AU DOS, DANS L'ESPACE MONT-BLANC
Courmayeur, été 1996 : le premier ruisseau pédagogique en Vallée d'Aoste de l'Espace Mont-Blanc sera réalisé. Trois sentiers du Val Veny ( le sentier du Lac Vert, le sentier du Lac des Marmottes et le circuit Lac Combal - Glacier du Miage ) et quelques parties du fond du Val Ferret feront l'objet de travaux de remise en état, d'entretien et, s' il y a lieu, de réfection. Un balisage sauple sera ensuite mis en place afin de fournir aux randonneurs un descriptif géographique, géologique, historique et faunistique de la région parcourue. Parallèlement, une brochure pédagogique sera éditée.
Le programme de valorisation des itinéraires de randonnée dans l'Espace Mont-Blanc fait partie d'une stratégie de large envergure se rattachant au thème du développement du tourisme extensif doux. Les initiatives concemant Courmayeur, qui seront financées à l'aide des fonds communautaires du programme " Life ", ont été conçes au sein des Groupes de projet " Val Ferret " et " Seigne-Bonhomme " avec l'appui technique des experts du groupe de travail "Sentiers". Il s'agit, donc, d'une véritable équipe transfrontalière, à laquelle ont participé les élus des communes concernées, les professionnels de la montagne (à savoir : l'Association des Guides de Courmayeur, la Fédération Française de Randonnée Pédestre, l'Association Valaisanne de Tourisme Pédestre), les techniciens et les experts, les organismes de protection de la nature...
 

   
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