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Un projet Comenius pour l'ouverture

Une langue d’échange commune aide élèves et enseignants à nourrir un véritable sentiment d’appartenance européenne.

« Moi je ne comprends pas trop le français, mais j’aime parler en français et j’ai parlé un peu avec tout le monde » (Matteo, classe de 4ème).
Par cette phrase, écrite à la suite de la rencontre des partenaires du projet européen Enseigner la tradition pour s’ouvrir aux autres : savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, rencontre qui s’est tenue à Valpelline du 14 au 19 octobre 2008, on peut résumer l’objectif principal qui nous a fait adhérer, il y a cinq ans, à ce projet Comenius.

Le français, langue en évolution

Un projet où la langue de communication entre les différents partenaires est le français ! Enfin, on peut faire découvrir aux enfants que le français, ce n’est pas seulement faire des dictées, des lectures et des exercices remplis de fautes et, donc, assez démotivants pour eux, mais c’est une langue qui nous permet d’entrer en communication avec des Français, bien sûr, mais aussi avec des Espagnols, des Grecs, des Belges, et même des Anglais, et d’apprendre plein de choses en dehors de la grammaire et de l’orthographe. Apprendre, par exemple, que le français est une langue en pleine évolution, garnie d’expressions figées, de phrases et de mots impossibles à traduire en italien au pied de la lettre.
Tout a commencé il y a cinq ans, quand le BREL nous a invités à participer à un projet qui s’intitulait « Personnages et animaux mythologiques dans l’Europe du XXIe siècle » et dont le but était de travailler sur l’ours et les masques de la Coumba Frèida.
Ensuite, en collaboration avec l’école publique de Nassiet (France), le Colegio Manuel Llano de Terán (Espagne), l’école La Goleta d’Arucas dans l’île de Gran Canaria (Espagne), le Kallitecniko Gymnasio Gerakas d’Athènes et l’école Airy Hill de Whitby (Angleterre), nous avons continué, avec les classes de 3ème, 4ème et 5ème, notre travail de recherche. Il visait, avant tout, à exploiter les connaissances des enfants par rapport au carnaval, aux légendes, aux fêtes liées au calendrier, aux jeux traditionnels, aux recettes et aux dictons. Le but était de comprendre l’impact qu’ils ont dans la culture actuelle, mais aussi les implications qu’ils peuvent avoir dans l’activité didactique et démontrer que l’enseignement de la tradition peut parfaitement s’intégrer dans le contexte éducatif.
Par le biais des différents thèmes proposés et abordés, nous avons valorisé l’emploi du français, découvert les diversités et minorités linguistiques et favorisé le développement de l’esprit critique pour accroître la collaboration entre les enfants, mais aussi entre les adultes impliqués dans le projet.

Noisette, et tout devient plus facile

Nous avons introduit dans notre travail Noisette, une femelle d’écureuil, qui est devenue la mascotte et le symbole du projet. En voyage à travers les différents pays partenaires, elle envoyait des cartes postales et faisait ainsi connaître aux autres ce qui se passait, à ce moment-là, dans l’école où elle se trouvait : elle est devenue le lien dynamique, affectif, stimulateur de créativité pour les enfants du projet. Noisette a donné des ailes au projet car, à partir de ce moment, sans aucune résistance ou difficulté mentales à employer le français ou le patois, nous avons produits des livres, des albums, des CD, des DVD, nous avons organisé des présentations et des expositions communes, des travaux, nous avons appris des chansons et des danses qui provenaient des patrimoines des différents pays et tout cela nous a démontré que prendre conscience de nos traditions et sauvegarder notre mémoire permet de mieux connaître notre culture et nos racines. Et, grâce à cette certitude, nous pouvons mieux accepter toutes les diversités et construire une efficace identité européenne.

Appartenir à l’Europe

Pour terminer, l’enthousiasme énorme que nous avons ressenti quand nous sommes partis (quatorze élèves et deux institutrices) au mois de juin 2008 en Espagne afin de rencontrer les enfants et les enseignants espagnols et français reste un moment inoubliable de notre expérience scolaire.
Nous avons passé une semaine à l’École Primaire Colegio Manuel Llano de Terán, nous avons suivi des cours en espagnol, nous avons partagé le séjour à la résidence avec les amis de Nassiet, nous avons fait des expériences tous ensemble, nous avons chanté, joué, dansé et nous avons aussi visité la grotte d’Altamira ! Tout cela nous a vraiment fait vivre de près notre appartenance à la communauté européenne !
Et pour nous, les adultes ? Il s’est agi d’une expérience très enrichissante du point de vue des rapports humains, des connaissances et des échanges des méthodes de travail. En effet, lors des rencontres entre les partenaires, nous avons eu la possibilité de réfléchir, analyser et discuter sur les différentes méthodologies pratiquées dans les écoles et élaborer des fiches pédagogiques communes afin de montrer que l’enseignement des traditions est une activité transversale qui s’inclut dans tous les enseignements des matières fondamentales. Mais les moments de rencontre ne sont pas seulement des moments de travail, ils sont aussi des occasions pour mieux connaître et vivre le milieu dans lequel on se trouve. Ainsi, quand nos partenaires sont venus en Vallée d’Aoste, ils ont aimé participer au carnaval d’Allein, à la Bataille des Reines, visiter l’atelier de Siro Viérin ou encore passer une soirée, une veillà en chantant au son de l’accordéon pour découvrir que Montagnes Valdôtaines est chantée aussi dans les Pyrénées ou que Dansa pa dessu le fen a la même musique que Uno de enero, dos de febrero..., typique chanson espagnole.

Carla Ansermin, Anna Petitjacques
Enseignantes
I.S.C.M. Grand Combin - Gignod

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