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Coopération et apprentissage par le jeu

Des jeunes Tsiganes et voyageurs jouent, échangent, apprennent et gagnent : les suites du projet Comenius “ Tsiganes à l'école ”.

Dans le numéro 60 de L'École Valdôtaine, paru en 2003, je relatais le déroulement du projet européen que j'ai coordonné et qui réunissait 34 professionnels de l'enfance (parents, enseignants et associatifs, tsiganes ou non) d'Écosse, d'Italie, d'Espagne et de France.
À partir d'une interrogation commune à tous les protagonistes :
“ Que mettre en place dans nos structures respectives pour que les enfants découvrent le plaisir de s'approprier un savoir et entrent dans les apprentissages ? ” Nous avons rassemblé nos savoir-faire ; nous avons étudié dans les domaines de la linguistique et des neurosciences ; nous avons construit des jeux coopératifs en accompagnant les enfants dans leurs recherches, sans jamais faire “ pour eux ” mais bien “ avec eux ”.
Ce sont les enfants qui, au bout des trois années contractuelles, ont évalué leurs démarches d'apprentissage et ont légitimé celles de leurs éducateurs.
Même si le projet est officiellement terminé, les liens créés sont toujours vivants : trois grands axes plus larges que le strict champ pédagogique se dégagent de la prolongation de notre recherche. Il n'est pas possible d'énumérer ici les “ petites ” actions du quotidien qui nous font penser que des choses bougent dans le sens d'un intérêt pour la minorité “ tsiganes et voyageurs ”.
En nombre, cette minorité représente la plus importante communauté transnationale. Reconnaissons-lui une identité européenne bien avant que nos esprits ne soient éveillés à ce concept.
Si la nationalité est liée à la possession d'un territoire (ce qui n'est pas le cas pour tous les pays de l'Union), cela nous fait percevoir un paradoxe puisque les Tsiganes n'ont jamais revendiqué de terres mais seulement le droit de stationner, et ce depuis plus de six siècles en Europe comme sur d'autres continents.
L'équipe espagnole publie notre livre dans sa langue et propose la coordination d'un nouveau projet pour présenter des programmes de formation destinés aux maîtres chargés de la scolarisation des Tsiganes et Voyageurs.
L'équipe écossaise met au point des programmes d'enseignement à distance pour les jeunes collégiens.
L'équipe italienne enseigne la musique tsigane.
Je ne traiterai ici que l'aspect français des retombées de la recherche et passerai sous silence les tracasseries et autres mesquineries qui ont, par moments, freiné nos énergies

Les enfants présentent leur jeu dans des manifestations publiques
“ La place du jeu dans la modification de l'image des gens du voyage, dans la construction des relations transgénérationnelles et pour l'insertion des familles dans la société sédentaire. ”
Le projet terminé, il était impensable pour les enfants, pour leurs familles, et même pour certains éducateurs, de ranger les jeux dans des placards ! Nous avons donc répondu aux invitations émanant, pour la plupart du temps, de structures associatives. Un samedi après-midi, pour la fête des Solidarités, nous avons partagé l'animation du stand de l'association “ Gens du Voyage de l'Essonne ” avec un grand-père rémouleur qui nous a fait une démonstration de son savoir-faire. Les enfants ont sorti leur “ Jeu européen ” ; ils en ont disposé le plateau et ont demandé aux visiteurs de jouer avec eux. Ces enfants, concepteurs du jeu et rédacteurs des questions, se sont chargés de la lecture et des explications. Tout le monde a pris un réel plaisir dans ce partage, et l'image des Gens du Voyage a commencé à se modifier dans le public.
Une autre fois, nous sommes allés au Festival International de la Jeunesse à Créteil. Au moment de désigner un représentant pour siéger à la table de presse, il est devenu frappant que cet exercice était impossible, car privé de sens pour nos enfants. Ils sont donc tous allés répondre aux questions des journalistes. Le premier qui a pris la parole s'est exprimé librement en disant : “ Moi, je suis un enfant du voyage et je suis là pour vous dire que je suis rudement content que Patricia nous ait appris à lire. ” L'émotion était palpable.
L'année suivante, avec un groupe modifié, il n'y a eu aucun problème pour choisir un délégué, pour s'adresser au ministre de la ville, Claude Bartolone, venu visiter le forum.
Cet exemple nous fait approcher la notion de délégation ; il s’agit d’une notion à apprendre pour s'insérer dans la société sédentaire si l'Europe, dans sa construction, veut permettre à tous les hommes et à toutes les femmes de vivre, d'habiter, d'être respectés dans leur dignité d'êtres humains, et non seulement de survivre comme beaucoup y ont été obligés dans le passé.

Le concours de poésies
“ Comment construire des ponts intergénérationnels et leur donner du sens en s'appuyant sur un enseignement exigeant. ”
Guidés par Patricia Rousseau, institutrice d'une classe de soutien pour enfants du voyage, les enfants se sont intéressés à des questions de santé, d'environnement, d'hygiène corporelle et à la prévention des maladies. Cela leur a permis de juguler leurs peurs en décortiquant oralement, avec leur maîtresse, les questionnements liés à leurs ignorances.
Pour partager leurs savoirs tout neufs avec d'autres, et notamment leurs familles, ils ont appris à poser des questions, à écrire et à lire. Ils ont trouvé du plaisir à apprendre et sont devenus des élèves comme les autres. Ils ont conçu et fabriqué un jeu de questions-réponses sur le vaste domaine de la santé. Ils l’ont présenté lors du séminaire final du projet (Ce jeu sera prochainement consultable sur le site du Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des Voyageurs de Versailles).
Pour la plupart analphabètes, les parents ont joué avec leurs enfants et ont aimé répondre aux questions de leurs enfants, transformés pour un temps en enseignants.
Leurs petits frères et leurs petites sœurs ont compris le bonheur ressenti d’apprendre et ont demandé à aller à l'école pour faire le “ Jeu européen ”. De fil en aiguille, les enfants et leur maîtresse ont décidé de participer au concours de poèmes promu par la Ligue des Droits de l'Homme sur le thème : “ Vivre ensemble avec un handicap ”.
La rédaction du poème collectif a pris plus de trois mois. Il a fallu clarifier les concepts et les termes, faire des brouillons pour le passage à l'écrit, choisir les idées pertinentes, relire toutes les phrases, les ajuster pour composer le texte écrit définitif, remplir les formulaires de participation au concours, avec répartition des rôles à chaque étape. Le poème a été classé premier de sa catégorie par la sélection départementale, puis classé second au niveau national (Voir encadré). Il a fallu aller à Paris, au Théâtre International de Langue Française, à la Villette, monter sur la scène, lire le poème à trois voix et recevoir le prix : un sac à dos rempli de livres ! Que d'émotions en plus de devoir écouter les autres poèmes primés et de devoir attendre son tour pour lire !
Cette année, le sujet du concours était : “ Vivre ensemble avec les immigrés ”.
Au cours de la phase de débroussaillage, Patricia s'est rendu compte que la notion de migration est absente des préoccupations des voyageurs, que le fait de quitter son pays n'a aucun sens pour ces itinérants qui ne possèdent pas de terre. Ils ont beaucoup appris en réfléchissant sur les raisons qui poussent des “ paysans ” à quitter leur pays et
ont décidé d'effectuer toutes ces recherches pendant l'intervalle du midi, en dehors du temps de classe.
Pour moi, cette initiative a beaucoup de sens : par cet exemple, j'ai voulu montrer qu'en créant les conditions pour que les ponts intergénérationnels se mettent en place, l'instruction apporte des clés pour l'exercice entier de la liberté dans le cadre collectif qu'est l'école. Cela est possible car la production d'une œuvre aboutie (jeu pédagogique, poème, etc.) donne de la plénitude à un jeune, car à partir de ce moment, il développe des comportements fraternels. Je citerai Lorand Gaspar : “ La poésie aide les hommes à accéder à une intelligence claire, ce qui les rend capables d'aimer la vie, de l'accepter telle qu'elle est tout en étant conscient qu'elle peut être améliorée ”.
L'évaluation de l'action pédagogique est dans ce cas quelque chose de dynamique, qui s'inscrit dans la durée, et dont le jeune est partenaire.

La barque de la vie
Tu ne peux pas sauter dans l'eau de la flaque
Parce que tu ne peux pas marcher.
Tu es handicapé.
Moi, je peux me promener, sauter, courir.
Moi, je peux t'aider à monter dans la barque
Pour passer de l'autre côté.

Tu seras content. J'aurai le sourire.
Tu auras de la joie.
Ce sera magnifique parce que
Tu auras réussi à franchir le lac.

Je te donne ma force et mon énergie.
Prends la.
Tiens, prends ma main !
Pour monter, pour descendre, pour porter,
Pour ne pas tomber.

Je fais ça parce que ça fait mal au cœur
De te voir handicapé.
Alors, je vais t'aider.
Toujours, à tout jamais.

Ça s'appelle la solidarité et la fraternité.

A toi aussi l'aveugle, le mongolien,
Le sourd, le muet, le déficient, le paralysé,
Je te prête mes yeux, mon cerveau,
Mes oreilles, ma bouche, ma tête et mes muscles.

Je suis comme toi.

Parfois, je ne comprends pas les mots,
Les lettres, les noms, les chiffres,
Les questions.
Je mélange tout
Les maîtresses, les adultes, les amis et les parents
Sont là pour m'aider,
Quand je suis perdu
Dans les livres dans les cahiers et dans les feuilles.

Parce que je ne peux pas tout faire.
Pourtant je sais marcher et toi tu ne peux pas.

Peut-être que, toi, tu sais ne pas confondre et
Répondre à toutes les questions ;
Tu sais les mots, les lettres, les noms, les chiffres.

Alors, ensemble nous pouvons traverser
Car nous sommes dans le même bateau de la vie.

Elodie, Rudy, Josué, Stany, Patricia et Patricia Rousseau
(Classe d’alphabétisation pour enfants tsiganes- École Jules Ferry-Courcouronnes-Essonne)


Un jeu coopératif : “ Le voleur masqué ”

“ Il est possible de construire en s'appropriant des savoir-être, des savoir-faire par des échanges scolaires. ”
Les adultes échangent leur méthode et les enfants de quartiers difficiles s'approprient nos résultats.
Les élèves impliqués dans le projet ci-dessous sont des élèves à comportement difficile, surtout pour la classe de CM2, et qui présentent des difficultés à entrer dans les apprentissages. Ils manquent de motivation, d'intérêt, de curiosité, de volonté à mener à bien un projet. De plus, ils ont généralement de grosses difficultés langagières (écrites et orales).
Afin de faire face à ces difficultés, les deux enseignantes ont voulu faire travailler leurs élèves ensemble sur un projet commun. Elles ont choisi la création d'un jeu coopératif.
J'ai donc exposé, aux deux enseignantes de la classe de CE2 (troisième élémentaire) : Nathalie Boghossian, et de la classe de CM2 (cinquième élémentaire) : Florence Hay, les résultats de nos travaux avec les enfants tsiganes, et notamment la nécessité de maîtriser les outils linguistiques du questionnement pour des enfants en difficulté scolaire(1).
Encore une fois, les constructions du savoir de ces “ petits d'hommes ” se sont effectuées dans le partage, la coopération et la mutualisation. Les enfants du voyage nous avaient enseigné que les valeurs qui régissent leurs groupes d'appartenance sont porteuses. L'appropriation par un autre groupe nous a montré que ces valeurs sont transférables dans une école respectueuse de l'identité de chacun et exigeante sur les résultats de tous.
À cause des difficultés vécues par les Tsiganes et de leurs problèmes dans l'apprentissage de l’écrit, j'ai toujours pensé que les méthodes employées avec eux peuvent être bénéfiques au plus grand nombre, ce qui donne un sens plein au mot interculturel, qui n'est plus de décrire l'autre dans sa différence mais de se nourrir de cette différence.
Le jeu “ Le voleur masqué ” est donc issu du travail de collaboration et de coopération entre deux classes : une classe de CE2 et une de CM2. Les deux classes dont il est question sont situées dans la même commune, Viry-Châtillon (France), mais pas dans la même école ; elles appartiennent toutes les deux au Réseau d'Éducation Prioritaire.
À l'origine, il était prévu que les deux classes partent ensemble à Megève. En réalité, seule la classe de CM2 a effectué ce séjour. C'est pour cette raison que le thème choisi était :
“ La découverte de la faune et de la flore montagnardes ”. Il a évolué vers
“ Découvrir la faune et la flore de tous les milieux ”.
Une fois le thème défini, les élèves ont inventé et élaboré leur jeu avec un soin particulier.

Pour aller plus loin

Il existe d'excellents ouvrages théoriques traitant du jeu pédagogique, coopératif, collectif, familial, et il me semble important de s'y référer. Nous avons pratiqué l'enseignement en apprenant aux jeunes Tsiganes, dont la plupart connaissent peu les jeux enfantins (sauf les jeux vidéo !) à établir des liens avec les autres, dans des situations porteuses à la fois de plaisir et de création et ce grâce à des fonds structurels fournis par l'Union Européenne Cette approche est, pour notre groupe, le moyen de fabriquer une citoyenneté européenne en vivant ensemble de réelles situations d'interculturalité.
Je citerai pour terminer deux auteurs qui ont beaucoup compté, Gilles Brougère auteur des ouvrages : Jeu et éducation (1995 - L'Harmattan) et Jouets et compagnie (2003 - Stock), professeur en sciences de l'éducation : “ Effectivement, on peut apprendre en jouant mais parce que dans la vie, on apprend constamment de manière informelle ; mais ne nous faisons pas d'illusion, ces apprentissages sont totalement contextualisés : ils apprennent à fonctionner dans la société, à s'inscrire dans les relations humaines et aussi dans la société de consommation ” ; Jean Roucou, président de l'association PRISME (Promotion des Initiatives Sociales en Milieu Éducatif): “ La citoyenneté est un comportement individuel dans un cadre collectif ; la meilleure des constructions est la volonté permanente d'asseoir la liberté des personnes sur des bases collectives”.
Nous nous sommes bien inspirés d'eux pour aider les élèves qui nous étaient confiés à intérioriser les différentes composantes qui permettent une existence d'hommes et de femmes libres.
Je voudrais terminer en redisant ici que la méthode employée est exemplaire à bien des égards, car des gens de la base se sont regroupés pour trouver une solution à une question fédératrice, pour aller ensemble plus loin en donnant de la dignité à leurs professions et à leurs “ sujets d'étude ”, en construisant une Europe démocratique, ouverte sur le monde et sur tous ses habitants. C'est cette Europe que les peuples désirent !

Le voleur masqué

Le principe du jeu
Les joueurs doivent découvrir la faune et la flore en répondant à des questions. Ils trouvent les réponses dans des livres documentaires et dans un dictionnaire élaborés et rédigés par les élèves, eux-mêmes.

Le but du jeu
Les joueurs doivent répondre correctement à un maximum de questions en s'aidant des livres documentaires. Lorsqu'un joueur donne une réponse correcte, il reçoit une pièce d'une fresque qui a été dérobée par un voleur masqué. Si le joueur donne une mauvaise réponse, il reçoit une pièce d'un puzzle qui représente le voleur masqué. Si la fresque est reconstituée avant le voleur, les joueurs ont gagné. Au contraire, si le voleur réapparaît avant la fresque, c'est lui qui a gagné !
Tous les joueurs jouent donc ensemble contre un personnage imaginaire : le voleur masqué.

Nombre de joueurs
Plus il y a de joueurs qui coopèrent, plus le jeu est intéressant.


Les règles du jeu
Étape 1 - Un joueur tire une carte portant une question. La réponse se trouve dans un des livres documentaires ou dans le dictionnaire. Le joueur sait dans quel livre chercher la réponse, car un rectangle de couleur le lui indique. En effet, la couleur verte correspond au livre sur la flore.
La couleur bleue correspond au dictionnaire. La couleur jaune correspond à la faune. La couleur marron correspond à la montagne.

Étape 2 - Le joueur consulte le livre correspondant pour trouver la réponse. Il formule cette réponse.

Étape 3 - Lorsque qu’il pense avoir trouvé, il va chercher la carte “ vérification ” qui lui propose plusieurs choix.
Grâce à un système électrique, il vérifie sa réponse. Si l'ampoule s'allume, cela signifie que c’est juste. Si l'ampoule ne s'allume pas, cela signifie que c’est faux.

Étape 4 - Le joueur va chercher sa pièce de puzzle. Si sa réponse est juste, il aura la pièce de la fresque qui correspond à sa question, puisque chaque question possède un numéro et chaque numéro correspond à une pièce de puzzle. Si sa réponse est fausse, le joueur obtient une pièce du voleur numérotée.

Étape 5 - Il va déposer sa pièce sur le puzzle correspondant (voleur ou fresque).

Étape 6 - Le joueur peut recommencer ou laisser jouer un autre. Le jeu se termine quand l’un des deux puzzles est complet.


Les retombées du jeu
Ce jeu a permis de développer différentes compétences chez les élèves concernés.
1. Tout d'abord, les élèves ont été très motivés par le projet et ils se sont investis du début jusqu'à la fin, malgré la durée, de septembre à juin.
2. Durant toute l'année, les deux classes ont appris à travailler ensemble, à confronter leurs idées et à en discuter pour prendre des décisions.
3. Des progrès remarquables en expression orale et écrite ont été observés. De fait, les élèves, qui en début d'année ne savaient produire que des phrases simples et parfois incompréhensibles, ont réussi à rédiger des phrases complexes quelque soit leur type (exclamatives, interrogatives, déclaratives…).
4. Enfin, en fin d'année les élèves ont été fiers de présenter leur jeu aux enseignants et à leurs parents. Cela leur a permis de jouer le rôle d'enseignant, puisqu'ils avaient la mission de présenter la genèse de leur jeu et ils devaient guider les joueurs.

Cette dernière expérience leur a fait comprendre que le rôle de l'enseignant n’est pas simple. En effet, il faut adapter son langage, ses explications, reformuler pour se faire comprendre, faire preuve de patience…
De fait, cette expérience leur a donné la possibilité de s'investir à fond dans leurs apprentissages, tout en leur permettant de faire des progrès et de comprendre l'importance de la langue et de son utilisation correcte pour être compris. Tout cela, en développant chez eux le goût de l'effort et en leur donnant l'envie d'apprendre !

Florence Hai
Nathalie Boghossian

Françoise Malique


Note
(1) Voir : MALIQUE F. (2003), Tsiganes à l’école, CRDP de l’académie de Versailles, p. 46…
TROCMÉ-FABRE H. (1997), J’apprends, donc je suis, Éditions d’Organisation, Paris.
TROCMÉ-FABRE H. (1999), Réinventer le métier d’apprendre, Éditions d’Organisation, Paris.

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