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L'eau, trésor de nos montagnes

La contribution du BREL à l'Année internationale de l'Eau douce : une démarche de sensibilisation, de réflexion et de pédagogie. Les animations scolaires à caractère ethnographique à l'intention des écoles primaires et secondaires de la Région en sont un exemple.

De nos jours, en ouvrant un robinet, nous n'avons plus conscience des liens qui unissent eau et vie. Avec l'augmentation considérable de sa consommation, le geste rendu facile par la modernité a banalisé la valeur de cette source de vie que nos montagnes réservoirs préservent. L'eau coule en abondance de nos robinets mais sa qualité peut se trouver menacée. Il est donc important de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver, valoriser et protéger ce bien précieux dans une perspective de développement durable.
Essayons tout d'abord de nous tourner vers le passé afin de réfléchir sur le comportement de nos prédécesseurs envers cette eau qui attire, préoccupe, fait parfois peur mais aussi qui fédère et donne la vie.
Alors que nous la gaspillons, les anciens autrefois l'économisaient. Cette eau pure et limpide, inlassablement, rythmait la journée de nos ancêtres, arrosait les terres, abreuvait les animaux...
L'approvisionnement en eau était une besogne pénible et contraignante dont chacun mesurait le prix. Songeons aux corvées des femmes et des enfants, un seau ou un arrosoir dans chaque main, pour se rendre à la source la plus proche.
L'eau pouvait être une inquiétude : lorsque son absence se faisait cruellement sentir, les hommes s'unissaient pour construire des canaux pour irriguer leurs quelques terres potagères en se la partageant avec parcimonie. Très tôt aussi, les hommes se sont regroupés pour en gérer les usages.
Les points d'eau rythmaient l'espace dont la toponymie en est le témoignage.
L'eau scandait le temps, le cycle des pluies conditionnait les activités agricoles. De mai à octobre, chacun organisait sa semaine en fonction de son temps d'eau.
Quand les pluies devenaient violentes et que l'eau se faisait menaçante, encore une fois elle renforçait l'unité : les hommes endiguaient, reboisaient les massifs, essayaient de maîtriser l'indomptable don du ciel.
Si l'on oublie aujourd'hui, à cause de l'évolution technologique de nos sociétés, que l'eau est un bien rare et précieux qu'il est nécessaire, voire vital, de préserver et de protéger, n'oublions pas que ce n'est pas par hasard, ni au hasard, que ces mêmes sociétés se sont bâties et développées autour de l'eau.
C'est toute cette activité qui s'est organisée, toute une société qui s'est construite autour de l'eau, tout ce patrimoine légué par nos ancêtres que le BREL a voulu évoquer comme contribution à l'Année internationale de l'Eau douce, avec une démarche de sensibilisation, de réflexion et de pédagogie.
Gardien de la mémoire de notre société agropastorale, le BREL a puisé dans ses précieux fonds audiovisuels, pour construire les trois étapes de son hommage à l'eau, indispensable à la vie.

1ère et 2e étape
• L'exposition L'eau apprivoisée - à travers les photographies d'Emile Bionaz, Jules Brocherel, Octave Bérard, Renée Willien (1870-1970), présentée à la Bibliothèque régionale du 29 janvier au 30 mars 2003.
• L'exposition Eau quotidien - Tout ce qu'on voudrait savoir sur l'eau et qu'on raconte rarement, présentée à la Maison de Mosse de Runaz du 1er juillet au 30 septembre 2003.

3e étape
Animations scolaires à caractère ethnographique autour de l'exposition Eau quotidien
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Depuis 1996, le BREL s'est enrichi d'un nouveau secteur d'activités : les animations scolaires à caractère ethnographique sur la civilisation valdôtaine à l'intention des écoles primaires et secondaires de la Région. Transmettre aux jeunes générations tout le patrimoine conservé et géré par l'Administration régionale est un devoir qui a été confié au BREL pour continuer son action de sauvegarde.
Le projet éducatif qui a été adopté prévoit de permettre l'épanouissement de l'identité de chaque enfant dans une perspective d'échange et de dialogue. Pour ce faire, le personnel chargé de ces initiatives a mis au point un projet pédagogique permettant de transmettre aux enfants la connaissance de la réalité dans laquelle ils vivent et d'en illustrer l'évolution.
Les moyens généralement utilisés pour atteindre ces objectifs sont principalement :
• une exposition : que les enfants parcourent sous forme ludique ;
• l'intervention de témoins ;
• des démonstrations pratiques ;
• des reconstitutions thématiques ;
• des jeux de rôle et de simulation par les enfants ;
• la théâtralisation.


Comme chaque année donc, l'exposition présentée durant l'été à la Maison de Mosse s'anime et prend vie pour les élèves des écoles élémentaires et moyennes de la Région. Pour cette année scolaire 2003/ 2004, 55 séances d'animation ont été prévues auxquelles participent plus de 1200 enfants.
Pour la deuxième année consécutive, ces animations ont été confiées à deux jeunes animatrices formées par le BREL dans le cadre du volet Formation du projet Interreg II ... Et l'homme créa le Mont-Blanc - Une suite au féminin dont le BREL était partenaire.
Un programme particulièrement riche a été préparé en collaboration avec ces deux jeunes animatrices, Nathalie Clos et Raffaella Lucianaz, dont l'objectif est la sensibilisation des jeunes générations à l'importance de cet élément et du fait de vivre en montagne, véritable réservoir naturel d'eau.
Ces animations se déroulent durant toute la journée scolaire avec des groupes allant jusqu'à un maximum de 25 enfants. Après l'accueil des classes à la Maison de Mosse, vers 9h30, une brève présentation du thème est effectuée à partir du quotidien des élèves et de leurs connaissances. Puis la classe est divisée en deux groupes qui s'inversent dans toutes les activités. Le premier part à la découverte de l'exposition, qui présente les différents aspects de l'eau en Vallée d'Aoste, sous forme de jeux, de saynètes et d'histoires pour les plus petits, proposés dans chaque salle; les élèves de l'autre groupe sont quant à eux dirigés dans le grand salon où ils prennent part à un jeu de rôle sur les consorts d'irrigation. Une assemblée du consort est convoquée et, après avoir adopté un règlement, les enfants ont à résoudre diverses questions d'ordre du jour, ce qui leur permet d'irriguer le lot de terre qui leur a été assigné sur une maquette simulant une réalité agricole de notre région.
Après une pause pour le repas de midi que les enfants consomment sur place, dans la structure, les activités reprennent tôt dans l'après-midi avec un théâtre de marionnettes qui présentent les problématiques de l'eau dans le monde par l'intermédiaire de quatre marionnettes qui racontent leur histoire. Enfin, avec la malle pédagogique Ricochets, les enfants sont confrontés, par le biais d'une activité ludico-didactique, Le pays de l'eau, à un jeu de simulation où leur sont transmises des notions d'évolution de paysage liée à la présence de l'eau et au fonctionnement des cours d'eau ainsi que le rapport entre l'aménagement du territoire et la gestion de l'eau.
La journée d'animation prend fin vers 15h30 et chaque enfant repart en classe avec une brochure sur le thème de l'eau en Vallée d'Aoste réalisée expressément pour ces animations.
À noter qu'à l'occasion de l'Année internationale de l'Eau douce, le projet d'animations du BREL a été sponsorisé par le BIM et qu'elles se sont déroulées à partir du 29 septembre jusqu'au 18 décembre 2003.

Brigitte Miron
Chargée de la coordination des animations scolaires du BREL
(Bureau Régional pour l'Ethnologie et la Linguistique) à Aoste.

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