Speciale VAS
STRATÉGIES DE DURABILITÉ POUR LA GESTION DU TERRITOIRE
extrait de l’intervention de WALTER R. STAHEL
Pour augmenter le nombre de biens vendus et les chiffres d’affaires des entreprises dans un marché saturé, il faut réduire la durée de vie moyenne des biens. L’Institut de la Durée, basé à Genève, est un institut indépendant qui vit de la recherche sous contract (études, séminaires, atéliers et conférences). Les chercheurs de l'Institut travaillent en groupe ou individuellement en tant que consultants pour entreprises, autorités gouvernementales et universités. On forme également des groupes de travail avec d'autres chercheurs et d'autres institutions. Son travail se concentre sur le développement de stratégies et politiques innovatives qui puissent favoriser la transition vers une société plus soutenable, tant pour l'industrie que pour les gouvernements. Il s’agit d’un centre multilingue, actif dans la plupart des pays européens, en Amérique du Nord et en Asie.

Le site http://www.product-life. org/en offre des informations détaillées sur les recherches effectuées et sur le travail en cours. Le point de depart est représenté par la structure linéaire de l’économie industrielle (ou économie "rivière").

L’objectif est l’optimisation de la production jusqu’au point de vente. La valeur d’échange se pose comme notion de valeur centrale, donc le succès est mesuré comme flux monétaire au point de vente (micro-économie : chiffre d’affaire, macro-économie : PNB/PIB), un flux monétaire (égal flux de ressources) plus grand comporte une croissance économique qui comporte à son tour le succès industriel.

La rivière ne peut pas être arrêtée; le flux continue même si la demande est insuffisante. Voici quelques exemples :
• Livres (plus que 50% des livres imprimés ne sont jamais vendu mais recyclés);
• Les cigarettes connaissent quatre saisons, le parfum est adapté au changement du palais humain, les cigarettes non vendues à la fin d’une saison sont détruites;
• Les produits soumis à la mode (électronique, habits, équipement de sports) sont détruits quand les nouveaux modèles arrivent pour récupérer les taxes de douane etc.;
• Les produits frais (fleurs importées d’outre-mer, nourriture, etc) sont jetés;
• Les pertes de transports (jusqu’à 10%) sont vendues comme occasion, recyclées ou détruites.

La structure économique des pays industrialisés n’est pas durable. Suisse/Schweiz, 1970 to 2000 (1970 = 100).L’économie industrielle se base sur certains points de départ, soit elle :
• optimise la production jusqu’au point de vente, ainsi que la distribution des biens;
• réduit au minimum les périodes de garanties après le point de vente; • ne garantie pas la disponibilité de pièces;
• ne garantie que la qualité de production
• ne paie pas les frais d’élimination à la fin de vie des biens.

Une économie circulaire ou économie en boucles, qui est moins gourmande en ressources au début et qui produit moins de déchets à la fin (end of pipe). Dans une économie en boucles, les biens sont jetés/ donnés/ vendus après usage, puis achetés par un marchand (revente, remise- à-jour, recyclage) et vendus. Ceci traduit en double frais de transactions et entraine des doutes de qualité (exemples : pneus de voitures rechapés, vente de biens d’occasions, marché aux puces, etc.).

Du problème s’est aussi occupé la Communauté Européenne, qui a produit la UE Directive 2008 des déchets, qui introduit de nouveaux objectifs en ce qui concerne la prévention des déchets :
• réutilisation des biens et composants (bouteilles en verre, piles rechargeables) dans une économie circulaire;
• extension de la durée de vie des biens et composants.

Les formes d’une économe circulaire sont donc les suivantes :
• une économie en boucles: dont on vient de parler;
• une économie de lac: la propriété reste avec un gestionnaire de stock, la remise en état est faite in-house ou par un service externe, pas de frais de transactions, pas de doutes de qualité: bouteilles en verre d’eaux minérales ou de bières, pneus de camions rechapés, Xerox.

L’objectif est donc celui d’amener les biens usées à une autre utilisation. Une autre intéressante alternative est celle de la gestion des déchets locaux comme entreprise, ce qui permet de créer des nouveaux biens en utilisant les biens usées comme nouvelles ressources:
• bijoux à partir de microchips;
• films agricoles à partir d’habit en laine;
• biogas à partir de déchets de cuisine (28 kg pc pa) et purin d’animaux.

L’économie en boucles des biens
Les déchets sont le résultat de notre manque de volonté, ou de notre incapacité soit de concevoir des biens pour une réutilisation soit de gérer un stock de biens.
Les verres de machine à laver le linge, d’un verre spécial résistant à la chaleur et aux acides, sont détruits avec les machines, alors qu’ils peuvent être vendus à fort prix sur les marchés aux puces, par exemple, s’ils sont démontés avant la démolition.
Du déchet à une nouvelle utilisation: stratégies de la prévention de déchets.
• Réutilisation de biens pour la même utilisation: habits, meubles et véhicules d’occasion, bouteilles,
• Création de marchés: magasin de second main, échanges, 2e Noël (Croix Rouge Suisse).
Pré condition : la collecte non-destructive des biens usés (exemples: Ökobus Zug, cargo Tram Zürich, Emmäus vide grenier), adaptée à la culture locale;
• Réutilisation de molécules: recyclage physique, chimique, dépolymérisation, déchets thermiques, déchets de fabrication.

On vise donc à une extension de la durée de vie des biens et des composants, à travers réparation, remise en état (remanufacturing), mise-à-jour technologique de :
• biens mobiles: véhicules, électroménager, moteurs électriques ou de combustions; dans des ateliers locaux ou régionaux;
• biens catalytiques: huiles de moteurs, solvants;
• biens immobiles: infrastructures et bâtiments; sur place ou dans un atelier (composants).

Les effets durables de l’économie circulaire sont donc multiples: économiques, écologiques, sociaux (comparés à la fabrication de nouveaux biens). Ils entrainent :
• une régionalisation de l’activité économique;
• le travail humain (une ressource renouvelable) remplace pour une bonne partie des matières et énergies non-renouvelables (example LCC Toyota);
• la création de marchés locaux au lieu des marchés globaux, donc les distances sont courtes, et les emballages réutilisables (de transport) sont favorisées;
• l’énergie grise inhérent dans les biens (y inclus leurs sac à dos en émissions CO2) est préservée;
• les matériaux inhérents dans les biens sont préservés; • l’eau virtuelle contenue dans les biens est préservé;
• les impacts sur l’environnement dans les phases de recyclage et fabrications superflus sont évités.
Les innovations de l’économie circulaire sont les suivants :
• optimisation économique (life cycle costing) selon l’utilisateur;
• pièces de réparation (remplacer des tôles (skins) au lieu de portes pour les voitures);
• ateliers mobiles pour les travaux d’entretien (bâtiments, dépannage, regrooving des pneus de camions);
• penser en systèmes d’utilisation (coldzymes donne une nouvelle vie aux vieilles machines à laver le linge).

L’économie du lac: une économie comme un lac – exemple Xerox. Le remanufacturing ou remise en état, avec mise à jour technologique, d’un stock de photocopieurs en leasing qui reste propriété du producteur.

Le cas des infrastructures et des bâtiments :
• L’entretien annuel des autoroutes coûte 5% des frais de construction, break-even après 20 ans;
• Les réseaux d’eau potable perdent jusqu’à 50% de l’eau; un entretien régulier peut produire plus d’eau à meilleur marché que la construction de nouvelles usines d’eau potable;
• Les égouts mal entretenus polluent les nappes phréatiques (et donc l’eau potable).

La compétition entre les boucles (p. ex. récupérateurs pour vieux pneus, huiles ou vieux tapis nylon) permet donc:
• remise en état des biens (pneus rechapés);
• nouveaux produits (couper des sandales pour les vendre);
• réutilisation des matières (caoutchouc et fil d’acier des pneus, PA 6 and 66 des tapis);
• incinération (récupération de l’énergie dans de four de klinker).

Voilà la différence entre l’économie industrielle et l’économie de fonctionnalité.

L’économie industrielle:
• optimise la production jusqu’au point de vente;
• réduit au minimum les périodes de garanties après le point de vente;
• ne garantie que la qualité de production;
• ne paie pas les frais d’élimination à la fin de vie des biens. L’économie de fonctionnalité:
• vent la performance/le résultat comme service;
• optimise toute la durée de vie des biens;
• internalise les coûts des risques et des déchets.
   
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