2ème partie Stratégies et actions possibles

2.1. Les stratégies

2.1.1. Orientations du PCT

Dans l'esprit de donner des réponses concrètes à la demande d'outils pour la gestion du territoire venant des communautés locales et des administrations de la Région Autonome de la Vallée d'Aoste et du Canton du Valais, l'orientation centrale du PCT est la mise en œuvre d'une série d'initiatives visant une politique de développement durable et s'appuyant notamment sur des stratégies concertées d'aménagement du territoire au niveau transfrontalier.

Les résultats attendus des actions de coopération qui seront menées sont une intégration économique, sociale et culturelle, respectueuse des valeurs du territoire et de la qualité de l'environnement.

Le but du PCT est d'élaborer des perspectives de développement territorial pour la zone transfrontalière, visant la coopération entre zones urbaines et rurales, y compris la promotion de la mise en réseaux de la planification, dans le but de développer des démarches conjointes d'observation et de suivi de l'évolution de territoire, de l'environnement et des ressources naturelles et culturelles.

La mise en place du PCT ne peut se faire par l'adoption d'un document d'aménagement commun entre le Valais et la Vallée d'Aoste, faute d'un cadre administratif et juridique compatible. Mais il est indispensable que le PCT assume pleinement son rôle de document de référence qui synthétise les volontés et les orientations communes de la Région Vallée d'Aoste et du Canton du Valais en matière d'aménagement du territoire ainsi que de valorisation et de sauvegarde des ressources naturelles et paysagères.

Le PCT se veut donc une sorte de schéma qui résume les principes et les grandes stratégies d'aménagement du territoire auxquels se réfèrent les organes institutionnels du Valais et de la Vallée d'Aoste et dans lequel s'inscrivent et s'intègrent les initiatives de coopération transfrontalière entre le Valais et la Vallée d'Aoste.

Les thèmes prioritaires envisagés sont le développement touristique doux et l'intégration des politiques des transports dans la planification régionale, cantonale et communale. Dans cette perspective, les axes sur lesquels les différents partenaires s'engagent à travailler sont les suivants :

    - promouvoir un tourisme durable qui donne des opportunités concrètes de développement économique et prenne en compte la sauvegarde de l'environnement, le maintien des activités traditionnelles des populations de montagne, la bonne gestion et la mise en valeur du patrimoine culturel et des ressources naturelles ;

    - définir et poursuivre les actions nécessaires pour intégrer le système des transports et des infrastructures dans le milieu local, notamment celles dédiées aux communications internationales, en prenant en compte les exigences de sauvegarde de la qualité de l'environnement et le maintien de valeurs paysagères et naturelles, notamment vis-à-vis de l'impact du trafic routier;

    - favoriser l'usage des technologies d'information et de communication pour améliorer le niveau de coopération dans la gestion intégrée du territoire transfrontalier, y compris le transfert de savoir-faire et de connaissance entre les administrations locales et les professionnels de l'aménagement du territoire.

2.1.2. Axe 1 : Aménagement du territoire et développement touristique durable

Définitions

On définit comme tourisme soutenable et doux, toute forme d'activité touristique qui s'inscrit dans le concept de développement durable et qui propose et réalise une approche du milieu respectueuse de l'environnement, des ressources naturelles, du paysage, du patrimoine culturel, traditionnel et économique local.

Enjeux

Le phénomène du tourisme se concrétise par la mobilité physique et culturelle des gens et il est donc très fortement caractérisé par les aspects concernant l'organisation, la logistique et la promotion.

Le territoire avec ses ressources représente le patrimoine non substituable sur lequel se base l'activité touristique. La qualité de l'environnement, la richesse des ressources naturelles et du patrimoine culturel sont, avec l'organisation fonctionnelle des infrastructures et des services, les éléments fondant toute politique touristique.

Dans les territoires à vocation touristique, les stratégies d'aménagement ont pour mission de résoudre le conflit potentiel, toujours existant, entre la nécessité de sauvegarder les ressources naturelles et de veiller sur la qualité de l'environnement et l'obligation de répondre à la demande d'exploitation et de développement venant des activités économiques.

Aménager la montagne, cela veut dire prendre en compte les effets des grandes évolutions économiques et sociales telles que la disparition des activités agricoles traditionnelles, de façon à mettre en place des mesures compensatoires qui évitent les conséquences négatives d'un abandon ou d'un développement non auto-propulsé.

Actuellement, le marché touristique demande une montagne aménagée, avec un haut niveau de qualité du milieu et des services. Il faut donc agir pour renforcer l'action des acteurs locaux avec des mesures d'aménagement et de soutien de la part des administrations publiques.

Objectifs

Utiliser les politiques d'aménagement du territoire pour soutenir l'affirmation d'un tourisme soutenable et doux, dans lequel soient insérées des actions concrètes de réorganisation de l'affectation et de l'habitat et d'amélioration des infrastructures.

Trois objectifs majeurs sont poursuivis :

    a) maintien de l'habitat " réticulaire diffusé ", avec des actions visant à contrer les phénomènes de polarisation excessive et de concentration urbaine, afin de garantir la maîtrise de la montagne et son entretien ;

    b) sauvegarde et réhabilitation de la qualité traditionnelle et typique du milieu alpin, notamment des zones historiquement aménagées par l'action humaine. Il s'agit en particulier :

      - de valoriser le caractère et la typicité de l'habitat traditionnel, notamment des villages, avec des interventions intégrées de restauration du bâti, de réhabilitation des espaces et des édifices communs (rues, fontaines, fours, églises, etc.), et une attention particulière aux affectations finales du patrimoine restauré.

      - de mettre en valeur le milieu rural et son patrimoine bâti, avec la réhabilitation et, dans quelques cas, la réaffectation des maisons d'alpage, soit pour soutenir l'offre d'hébergement pour les randonnées, soit pour réaliser des initiatives culturelles et didactiques (circuits de découverte du patrimoine traditionnel).

      - d'améliorer et de promouvoir la connaissance du territoire avec la constitution d'un réseau intégré transfrontalier des sentiers pédestres. Ce réseau, qui compte déjà des "grands tours" (Tour des Combins, Tour du Mont-Rose, une partie du Tour du Mont-Blanc), peut être renforcé par une série de sentiers (thématiques, de liaison, de découverte, etc.) de chaque côté de la frontière, avec des initiatives communes de balisage, de réalisation de nouveaux itinéraires, de promotion et d'information.

    c) adaptation des infrastructures et des réseaux techniques afin de respecter les qualités et la spécificité du paysage et de l'environnement, en agissant notamment sur les thèmes suivants :

      - définition de solutions techniques pour la réalisation des infrastructures de base pour l'habitat, tout particulièrement pour ce qui concerne l'approvisionnement énergétique, l'adduction des eaux, la gestion des eaux usées et des déchets. Les solutions devront faire face non seulement aux exigences fonctionnelles mais aussi à la qualité esthétique et au respect du contexte traditionnel.

      - réorganisation des espaces dédiés à l'utilisation productive, tout particulièrement les zones artisanales et les aires de dépôt "en plein air". Des règles spécifiques devront être envisagées dans les plans d'aménagement communaux sachant que la réalisation d'aires équipées pour ce genre d'activité demeure nécessaire.

      - réhabilitation et valorisation des espaces agricoles et des terrains en friche limitrophes aux habitats afin de maintenir une qualité élevée du milieu et de rétablir la liaison entre les villages et leur environnement. Cette action doit permettre, entre autres, d'assurer une accessibilité immédiate des résidents dans le milieu traditionnel et naturel de la montagne.

2.1.3. Axe 2 : Intégration des infrastructures et des systèmes de transport dans les politiques d'aménagement du territoire au niveau local et transfrontalier

Définitions

Le secteur des transports est un des domaines où la dimension environnementale prend de plus en plus d'importance. La demande de mobilité augmente sans cesse, mais elle se trouve confrontée d'une part, à la saturation progressive des moyens de transport et, d'autre part, aux impacts des transports sur l'environnement et le cadre de vie des communautés locales.

Avant d'aborder cette problématique, il est utile de rappeler la définition de quelques concepts de base:

    a) la mobilité, soit la possibilité pour les individus, les groupes, les choses, les marchandises, de se déplacer;

    b) le transport, soit la manifestation de la mobilité, c'est-à-dire tout déplacement de marchandises ou de voyageurs effectué par un mode de transport public ou privé, à titre onéreux ou gratuit, à des fins privées ou commerciales;

    c) le trafic, soit la manifestation physique du transport;

    d) le trafic lent, c'est-à-dire les piétons, les véhicules non-motorisés et les véhicules destinés aux personnes à mobilité réduite.

Enjeux

Le développement de la société postindustrielle a permis l'extension continue de la mobilité des personnes et des biens. La mobilité apparaît d'ailleurs comme une des valeurs essentielles qui favorise de plus en plus une participation à la vie sociale et culturelle. L'organisation du grand marché européen, la spécialisation et la fragmentation des processus de production impliqueront une augmentation croissante de cette mobilité.

La région alpine est de plus en plus soumise à la demande de passage des marchandises et des personnes sans que l'on assiste parallèlement à une progression des transports par rail. Corrélativement, le passage des poids lourds représente, pour les corridors alpins, une hypothèque sur toute politique de développement durable et, en général, un élément de nuisance dans le cadre de vie des habitants. Les choix effectués au niveau de la Suisse amènent à une augmentation "contrôlée" du trafic des poids lourds avec des contingents de passage pour les 40 tonnes. Si l'axe du Lötschberg sera le plus concerné, on peut estimer que même le Grand-Saint-Bernard verra une croissance du trafic des marchandises.

Au niveau local, le maintien de l'habitat dans la montagne est strictement lié à la possibilité pour les populations de se déplacer aisément. Jusqu'à présent, cette mobilité locale a pris la forme privilégiée du recours à des moyens individuels et privés de transport, notamment à cause de leur coût relativement faible. Par contre, les transports publics ne constituent pas une véritable alternative aux moyens de transports privés.

Le tourisme demande de plus en plus de sauvegarder la qualité environnementale des territoires de montagne, mais en même temps il lui est indispensable de disposer d'un réseau plurimodal de transport pour le déplacement de la clientèle. Les aéroports d'Aoste et de Sion peuvent jouer un rôle de liaison nationale et internationale pour une partie des visiteurs. Le train reste insuffisamment utilisé pour les déplacements sur la moyenne distance, surtout en Italie.

Tout cela impose le concept de mobilité durable selon lequel les transports dans leur ensemble doivent continuer d'assurer leurs fonctions en améliorant leur qualité générale, tout en diminuant les nuisances causées à l'environnement, de manière à restaurer et à garantir les conditions d'un développement économique et social durable.

Sous l'angle des objectifs du développement durable, la mobilité durable s'exprime en termes de:

Responsabilité écologique

    - Réduire à long terme les atteintes à l'environnement imputables aux transports (émissions polluantes, nuisances sonores, consommation d'espace, dégradation du paysage et du cadre de vie)

    - Réduire la consommation d'énergies non renouvelables.

Efficacité économique

    - Créer une infrastructure routière performante et moderne

    - Améliorer l'efficacité des prestations de trafic et promouvoir la compétitivité

    - Améliorer l'équilibre financier des transports et permettre l'internalisation des coûts externes

    - Utiliser les capacités existantes (infrastructures) de manière optimale

    - Favoriser la compétitivité des entreprises de transport et sauvegarder les emplois de ce secteur.

Equité sociale

    - Garantir un approvisionnement de base dans l'ensemble du pays (service public)

    - Prendre en considération les personnes qui n'ont pas un accès facile aux transports

    - Assurer le bien-être des personnes et réduire au minimum les risques pour la santé ainsi que le nombre d'accidents.

Objectifs

L'objectif primaire est l'instauration, notamment dans le corridor alpin du Grand-Saint-Bernard dans l'axe Vallée d'Aoste - Valais, d'une mobilité durable, c'est-à-dire d'une mobilité dont l'impact négatif sur l'environnement et les ressources naturelles pourrait être réduit, en s'inscrivant d'ailleurs dans les tendances internationales actuelles.

La stratégie va s'articuler sur trois objectifs majeurs:

    a) le contrôle et la réduction de la pollution et des risques, qui implique la réduction des nuisances du point de vue du bruit et de la pollution atmosphérique, surtout pour ce qui est du passage des poids lourds. Cet objectif peut s'appuyer sur les actions et les projets déjà mis en place en commun entre le Valais et la Vallée d'Aoste pour le contrôle de la qualité de l'air, en pérennisant les procédures de suivi et de sensibilisation du grand public. Cette réduction peut s'effectuer aussi par un transfert des modes les plus polluants vers des modes plus respectueux de l'environnement. Des mesures spécifiques devraient concerner la réduction des risques liés à un trafic important de poids lourds;

    b) la réduction, à l'intérieur de chaque pays, de la demande de transport " parasitaire " qui peut notamment être obtenue par une réduction de la demande, via une meilleure organisation de l'aménagement du territoire. Une approche de type "aménagement du territoire" peut effectivement faire espérer une diminution de la demande de transport par la mise en place d'une structuration spatiale différente de l'habitat, des unités productives, de la distribution et des équipements collectifs;

    c) l'augmentation et l'amélioration des liaisons transfrontalières entre le Valais et la Vallée d'Aoste qui ne concernent pas seulement les liaisons physiques mais aussi le système des transports, en favorisant le développement de moyens modernes et performants de transport en commun, tout particulièrement pour des domaines spécialisés comme celui du tourisme. Dans ce contexte, il y aura notamment lieu d'évaluer les différents scénarios de transport transalpin dans le corridor Aoste - Martigny avec les retombées socio-économiques qui en découlent pour les deux régions, en particulier pour les communes situées le long de l'axe routier actuel du Grand-Saint-Bernard.

2.1.4. Axe 3 : Usage des nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC) pour améliorer le niveau de coopération dans la gestion intégrée du territoire transfrontalier

Définitions

L'évolution récente des technologies d'information et de communication permet la mise à disposition d'une série d'outils opérationnels qui peuvent soutenir les échanges de données et de savoir-faire au niveau transfrontalier.

Ces technologies appartenant notamment au domaine de l'informatique et de la télécommunication vont de plus en plus concerner le grand public et les populations locales. Les performances offertes sont liées à la possibilité de constituer des réseaux dans lesquels peuvent circuler en temps réel tout type de données, en éliminant les barrières posées par les contraintes physiques du territoire.

Enjeux

L'Union européenne soutient le développement des technologies de l'information en tant qu'outil stratégique pour favoriser toute politique de coopération transfrontalière et transnationale.

Les expériences acquises de chaque côté de la frontière constituent un patrimoine important et stratégique pour la gestion et la planification du territoire dans une perspective de coopération transfrontalière.

En particulier, les études, les connaissances et le savoir-faire pratique dont dispose chaque administration doivent être partagés dans un réseau d'échanges qui permette d'améliorer l'efficacité des actions d'aménagement du territoire.

La constitution de ce réseau constitue une valeur ajoutée intéressante non seulement pour le Valais et la Vallée d'Aoste, mais aussi pour les autres réalités de l'arc alpin qui nécessitent une approche innovante des problèmes de planification des zones de montagne.

L'évolution rapide des conditions socio-économiques des milieux alpins (notamment à cause de processus tels que l'abandon des activités agricoles, le vieillissement de la population, la croissance déséquilibrée des grands pôles touristiques et le renforcement de la demande de communication transalpine), postule des outils communs pour suivre la dynamique du changement, y compris le contrôle des éventuels effets négatifs qui peuvent affecter l'environnement, les ressources naturelles et les activités économiques.

Objectifs

L'objectif principal est de constituer un réseau d'échanges transfrontalier sur les thèmes de l'aménagement du territoire ainsi que la sauvegarde et la valorisation de ses ressources, en utilisant les nouvelles technologies d'information et de communication.

Des objectifs spécifiques sont envisagés :

    a) améliorer et augmenter le niveau de connaissance sur les problèmes du milieu alpin, en recueillant les informations possédées de part et d'autre sur les différents sujets liés à l'aménagement du territoire. Ceci peut se faire notamment par:

      - la mise au point d'un système d'information transfrontalier, ayant comme base les études menées jusqu'à maintenant dans le cadre du PCT.

      - la constitution du réseau d'échanges d'information en s'appuyant sur les nouvelles technologies, telles qu'Internet.

      - la constitution de centres de documentation sur le thème de l'aménagement du territoire et des politiques intégrées pour la gestion des ressources naturelles et paysagères.

      - l'organisation de stages, séminaires, colloques périodiques sur les problèmes de l'aménagement de la montagne dans le territoire transfrontalier.

    b) favoriser l'échange transfrontalier d'expériences et de savoir-faire entre les administrations locales et notamment les techniciens chargés de l'aménagement du territoire ;

    c) promouvoir la formation professionnelle dans le domaine du suivi et de la gestion intégrée des ressources naturelles et paysagères.

2.2. Liste indicative des actions du PCT

La liste qui suit a été établie à partir des discussions et échanges de vue intervenus au cours de l'élaboration du PCT. Elle n'a aucun caractère exhaustif et peut être complétée en tout temps selon la volonté des acteurs et en fonction de l'évolution de la coopération au sein du Conseil Valais-Vallée d'Aoste. De même, elle n'indique pas un ordre de priorité mais vise plutôt à donner des indications d'ordre stratégique pour améliorer la coordination territoriale entre le Valais et la Vallée d'Aoste.

Les actions sont exposées sous forme de fiches synthétiques qui donnent un bref aperçu du contexte dans lequel s'inscrit l'action ainsi qu'une première indication de la marche à suivre.

Les actions sont regroupées selon les trois axes définis dans les stratégies mais il y a évidemment des liaisons qui vont au-delà de cette répartition et qui placent chaque action dans le cadre d'un projet intégré prenant en compte l'ensemble du territoire.

 

Axe 1 : Aménagement du territoire et développement touristique durable

Rando sans frontières

UNE OFFRE EXCEPTIONNELLE POUR DE GRANDES RANDONNÉES ENTRE LE MONT-BLANC ET LE MONT-ROSE

Encadrement

Les montagnes valaisannes et valdôtaines connaissent depuis toujours une grande réputation parmi les randonneurs pour la beauté et le charme des grands sentiers de moyenne et haute montagne. L'offre de randonnées " transfrontalières " dans le territoire du Grand-Saint-Bernard s'est affirmée depuis plusieurs années, notamment dans l'espace du Grand Combin. La valeur sportive et touristique de ces parcours est importante et elle permet un échange des flux des randonneurs entre le Valais et la Vallée d'Aoste, tout en permettant des retombées économiques dans les communautés locales.

Le Tour des Combins occupe une position centrale par rapport à d'autres grandes randonnées de montagne : le Tour du Mont-Blanc, le Tour du Mont-Rose et le futur Tour du Cervin. L'offre d'ensemble pour les randonneurs est donc exceptionnelle et intéresse presque toute la zone de frontière entre la Vallée d'Aoste et le Valais. Cette offre peut être valorisée seulement à travers une action coordonnée sur le plan transfrontalier, avec la participation directe des Communes et des Organismes qui s'occupent spécifiquement de la gestion et de la promotion des sentiers pédestres.

Eléments constitutifs

    - Projet de valorisation et de mise en réseau des grands tours transfrontaliers avec vérification de l'état des sentiers et réalisation des maillons manquants.

    - Réalisation d'une action de promotion coordonnée.

    - Réalisation du balisage et de panneaux d'information sur le terrain.

    - Réalisation d'un dépliant et d'une carte commune.

    - Construction d'un site Internet ou de pages thématisées à insérer dans des sites déjà existants (tels que Alpinfo).

Accueil en haute montagne

RÉORGANISER LE RÉSEAU DE CABANES, BIVOUACS ET GÎTES D'ALPAGE POUR QUALIFIER L'OFFRE ET POUR AMÉLIORER LEUR INTÉGRATION DANS LE TERRITOIRE

Encadrement

Cabanes, refuges et bivouacs représentent un élément stratégique dans la fréquentation touristique en haute montagne et notamment dans l'organisation des flux des visiteurs et des alpinistes, avec des conséquences directes dans l'accessibilité et la connaissance des zones alpines les plus reculées. Dans plusieurs cas, ces structures sont le témoignage des plus importantes étapes de la conquête des Alpes.

Néanmoins, les transformations dans la pratique de l'alpinisme ont conduit à un affaiblissement de l'utilisation de ces structures ou, au mieux, à une forte différenciation interne au secteur. On assiste par exemple maintenant à une forte affluence dans les cabanes de moyenne altitude au détriment des structures placées dans les zones moins facilement accessibles.

Or, il faut maintenir le réseau dans son ensemble et chercher à redistribuer les flux touristiques et par conséquent les bénéfices qu'ils peuvent apporter au niveau local.

Il s'agit donc d'identifier une stratégie au niveau territorial qui puisse trouver des issues dans des initiatives concrètes de gestion et d'organisation.

Eléments constitutifs

    - Etude sur la situation, au plan de la gestion, des principales cabanes dans les deux régions.

    - Recensement du patrimoine déjà affecté ou utilisable pour l'accueil en haute montagne.

    - Proposition de réorganisation de l'offre avec projet de mise en réseau ou de constitution de filières thématisées.

    - Définition des critères pour l'harmonisation des structures dans le territoire et l'environnement (approvisionnement énergétique et en eau, élimination des ordures, qualité esthétique du bâti, etc.).

 

Ski sans frontières au Pays du Grand-Saint-Bernard

DÉVELOPPER LES SPORTS D'HIVER DANS UN RÉSEAU DE PETITES STATIONS

Encadrement

L'affirmation des sports d'hiver a entraîné dans les décennies passées des processus importants "d'urbanisation" des zones de montagne. Habitats et infrastructures pour les domaines skiables se sont développés selon la demande de pointe et ce phénomène a amené à la constitution des grandes stations d'hiver. Ce modèle n'est cependant pas adapté aux territoires qui présentent encore une forte vocation agricole et des espaces naturels intacts. Dans ces zones, qui sont restées un peu à l'écart du développement réalisé pendant les trente dernières années, peut s'affirmer maintenant un modèle d'exploitation touristique plus intégré dans le milieu.

Un rôle important est joué par les sociétés de remontées mécaniques qui ont déjà commencé à offrir des "produits ski" en réseau, mettant à disposition de la clientèle la possibilité de pratiquer ce sport dans différents domaines avec des facilités dans les forfaits et dans les déplacements.

Il s'agit maintenant de ne plus en rester simplement au "tour" des stations mais plutôt d'enrichir l'offre, en proposant de nouvelles opportunités pour la pratique de disciplines intégratives ou alternatives au ski, sachant que la demande du marché touristique va de plus en plus s'orienter sur des activités à forte intégration avec le milieu naturel.
En parallèle, on peut améliorer l'offre de services pour les skieurs, par exemple avec des forfaits "sport & culture" qui proposent des possibilités supplémentaires de connaissance et jouissance de la richesse traditionnelle et historique du Pays du Grand-Saint-Bernard.

Eléments constitutifs

    - Evaluation des ressources et des structures pour les sports d'hiver présentes dans l'espace du Grand-Saint-Bernard.

    - Bilan de l'opération " Ski sans frontière " et proposition d'actions pour en améliorer la gestion technique et administrative.

    - Réalisation d'un dépliant et d'une carte commune.

    - Construction d'un site Internet ou de pages thématisées à insérer dans des sites déjà existants (tels que Alpinfo).

Nouveaux loisirs et espace de montagne

PRENDRE EN COMPTE LA NOUVELLE DEMANDE DE LOISIRS ET SES CONSÉQUENCES SUR LES STRATÉGIES D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN MONTAGNE

Encadrement

Les transformations de la demande de loisirs dans la société contemporaine sont rapides et importantes. Elles touchent à tous les domaines intéressés par le tourisme et notamment les zones de montagne. Le ski et l'alpinisme traditionnel ne sont aujourd'hui qu'une petite partie des sports et des loisirs pratiqués et praticables dans les Alpes. Néanmoins, beaucoup d'investissements et une partie importante de l'utilisation du sol sont destinés à des activités qui n'ont plus de perspectives de croissance.

Par contre, sans stratégie de planification, il y a le risque de laisser développer de façon désordonnée les autres activités et de "consommer" des espaces à haute valeur naturelle et culturelle. La montagne comme espace de liberté et de loisirs ne veut pas dire faire tout partout.

Une réflexion stratégique s'impose de façon à donner aux administrations locales des indications pour utiliser au mieux leurs ressources tout en restant sur la vague de la demande du marché du temps libre.

Eléments constitutifs

    - Etude sur la demande d'infrastructures et de services pour la pratique des nouveaux loisirs et sports en montagne.

    - Définition des impacts sur l'environnement et stratégies d'intégration.

    - Evaluation des retombées économiques et perspectives de développement pour les populations locales (gestion privée et intervention du public).

    - Indications aux Communes et aux administrations locales pour des actions d'aménagement du territoire visant à la rationalisation de l'offre de loisirs.

 

 

Centres nature-loisirs

QUALIFIER L'OFFRE DE SERVICES, RÉALISER ET METTRE EN RÉSEAU LES ACTIVITÉS DE LOISIRS INTÉGRANT TOURISME ET NATURE

Encadrement

Le tourisme en montagne connaît de plus en plus une segmentation de la clientèle et une forte différenciation entre la saison d'été et l'hiver. Pour la belle saison et les périodes de creux, il s'agit de diversifier et qualifier l'offre de services et d'activités, notamment pour les loisirs. Les politiques actuelles visent à proposer un large éventail de possibilités qui va des randonnées jusqu'à l'organisation de foires et manifestations. Il s'agit d'une formule désormais consolidée sur laquelle on doit faire un effort de qualification.

Dans les zones à faible développement touristique et à forte valeur naturelle, on peut envisager la mise en place de centres "nature-loisirs", structures intermédiaires entre les aires de pique-nique et les écomusées. Il s'agit de centres qui ont en même temps une fonction didactique et récréative et qui peuvent répondre tout particulièrement à la demande des familles, des écoles et de tous ceux qui s'intéressent à la nature et à la montagne.

Eléments constitutifs

    - Etude détaillée de la demande et des zones qui présentent des possibilités de localisation des centres.

    - Evaluation des expériences déjà en cours et notamment des coûts d'investissement, des critères de gestion, des problèmes d'aménagement.

    - Projet et réalisation d'un centre pilote dans une zone d'intérêt supra communal.

    - Mise en réseau de l'offre avec constitution d'un paquet touristique intégré.

 

 

Les fermes didactiques

FAVORISER UN RAPPROCHEMENT AVEC L'AGRICULTURE DE MONTAGNE GRÂCE À UNE EXPÉRIENCE DIRECTE DE LA VIE ET DU TRAVAIL DANS UNE ENTREPRISE AGRICOLE

Encadrement

Le maintien de l'agriculture de montagne nécessite, en plus des mesures de soutien financier, une politique qui amène à la considération culturelle de cette activité par ceux qui résident dans les zones urbaines, notamment les jeunes et les enfants.

Les entreprises agricoles peuvent jouer le rôle de structures dédiées à la formation didactique directe et sur le terrain, en ouvrant leurs portes aux écoles et à d'autres initiatives innovantes de formation. Les fermes didactiques sont une expérience qui peut en même temps avoir des retombées positives sur les agriculteurs eux-mêmes en leur procurant des petits revenus supplémentaires et surtout une meilleure considération de leur travail et de leur rôle dans l'économie globale de la montagne.

Eléments constitutifs

    - Recensement et relance de façon exemplaire des activités traditionnelles de l'agriculture et de l'élevage.

    - Intervention pilote sur une ferme avec définition du layout type et des exigences, en prenant en considération l'organisation des espaces et des points d'info internes à la structure.

    - Rédaction d'un programme de communication et d'organisation d'initiatives qui puisse être appliqué dans des situations différentes.

    - Initiative de formation des agriculteurs et rédaction d'un vade-mecum d'accueil et de présentation de l'activité.

 

Centre d'études et de congrès du Grand-Saint-Bernard

VALORISER LE COL EN TANT QUE PÔLE POUR UN CENTRE D'ÉTUDES ET DE CONGRÈS TRANSFRONTALIER

Encadrement

Le Col du Grand-Saint-Bernard représente un lieu privilégié dans l'imaginaire alpin. Mythe, histoire, culture s'y rencontrent pour en faire un point symbolique de la civilisation de la montagne. A l'aube du troisième millénaire, on peut y réaliser un pôle où se concrétise l'effort de coopération entre le Valais et la Vallée d'Aoste.

L'Hospice et les autres structures existantes peuvent devenir le lieu destiné à accueillir des initiatives d'étude, de réflexion et de débat de grande envergure, sur les thèmes de la civilisation montagnarde, de la gestion du territoire et du maintien de l'esprit de la culture alpine dans les deux régions.

Eléments constitutifs

    - Rédaction d'un projet de valorisation du Col du Grand-Saint-Bernard en tant que "meeting-centre" et pôle de formation de haut niveau.

    - Constitution d'une structure de gestion et de promotion qui sache concilier l'existant avec l'apport de nouvelles activités de haute qualité.

    - Utilisation des structures et des bâtiments existants, recherche d'un accord avec l'Hospice pour jouir de ses services, réorganisation des espaces en vue de disposer de structures mieux organisées fonctionnellement.

    - Rédaction d'un programme d'activités d'intérêt transfrontalier (par exemple colloques, séminaires, stages de formation dans les domaines retenus par le PCT).

 

Pays d'antan

UN "MUSÉE EN RÉSEAU" POUR DÉCOUVRIR LE PATRIMOINE DES SITES ET MONUMENTS DU TERRITOIRE DU GRAND-SAINT-BERNARD ET DU GRAND COMBIN

Encadrement

Les territoires de montagne possèdent un riche patrimoine architectural et, en quelque cas, archéologique, qui se caractérise par des sites et des monuments d'importance mineure diffusés sur le territoire et qui en eux-mêmes ne représentent pas un élément d'attrait touristique suffisant. Il s'avère donc nécessaire de constituer des parcours de lecture et de découverte. En même temps, la constitution d'un " musée en réseau " doit donner aux administrations locales les possibilités économiques et les motivations culturelles pour entreprendre des actions de maintien du patrimoine mineur.
Il s'agit de labelliser cette opération et de faire émerger cette offre par rapport au marché touristique régional et national.
Ce projet peut être considéré comme la suite, plus opérationnelle et structurée sur le territoire, d'un programme déjà en cours dans Interreg II, visant à la promotion du patrimoine culturel de la Vallée d'Aoste et de la Haute-Savoie.

Eléments constitutifs

    - Conception et projet d'un "musée en réseau".

    - Répertoire des sites et monuments du milieu rural traditionnel (villages, bisses, moulins, fours, chemins de campagne, etc.).

    - Identification des parcours, rédaction d'un guide et d'une carte.

    - Actions de qualification des éléments du patrimoine, réalisation de panneaux, petits dépliants, etc.

 

 

 

Micro-activités pour le maintien de la montagne

VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES ET PRÉVENTION DES RISQUES

Encadrement

L'abandon de la montagne et des activités traditionnelles a de lourdes conséquences dans le maintien des territoires alpins. Le choix est de mettre en place des initiatives d'aménagement de la montagne qui visent en même temps à la sauvegarde des ressources naturelles, à la qualité du paysage et à la prévention des risques. Il s'agit d'intervenir sur le milieu agro-sylvo-pastoral avec des actions qui peuvent impliquer les populations locales et notamment des entreprises agricoles et des coopératives locales. Le projet a aussi pour but d'arriver à une estimation des coûts pour vérifier s'il est possible de reproduire l'expérimentation sur des territoires étendus.

Un des objectifs du projet est aussi de vérifier s'il est possible de faire face aux dangers venant de la situation hydrogéologique, soit avec des mesures de contrôle soit avec une stratégie de prévention diffusée sur le territoire. Il faut choisir une zone pilote dans laquelle étudier la situation à l'état zéro et ensuite introduire une série d'actions coordonnées qui visent à la restauration des pratiques anciennes de maintien du territoire et qui touchent à la forêt, aux pâturages et à la gestion de l'eau.

Eléments constitutifs

    - Projet préalable de planification des activités.

    - Constitution de coopératives locales pour la gestion du territoire : occupation de personnel dans les zones de montagnes en synergie avec les activités touristiques et agricoles.

    - Récupération de zones en friches au bénéfice du paysage et de l'agriculture.

    - Valorisation des petits ouvrages ruraux traditionnels qui contribuent à la diminution des risques hydro-géologiques, tels que les rus, les murs en pierres, les chemins ruraux. Il est également important de produire des activités de nettoyage des bois pour un meilleur drainage des terrains.

    - Intervention sur le territoire pour préparer les activités touristiques (maintien des aires de pique-nique, sentiers, etc.). Cette activité peut se produire comme travail intégratif de l'activité agricole proprement dite, avec l'adjonction d'un surplus de main d'œuvre dans la montagne.

    - Définition des pratiques et estimation de la possibilité d'application et des engagements financiers nécessaires.

Alpes village 21

UN NOUVEAU RÔLE POUR LES VILLAGES DANS L'HABITAT DE MONTAGNE (FONCTIONS, UTILISATION DES ESPACES, QUALITÉ D'ENSEMBLE, REVITALISATION CULTURELLE ET SOCIALE)

Encadrement

Face à l'évolution de la société contemporaine, les villages de montagne risquent de perdre leur identité et leur rôle dans l'ensemble de l'habitat de la montagne. Dépeuplement, prolifération des maisons de vacances, transformation de l'activité et de l'organisation agricole, insertion de nouvelles activités liées au tourisme sont des éléments qui sont dans la plupart des cas à l'origine de la formation d'un désordre fonctionnel qui contribue de façon importante à la perte du charme de la montagne. Les initiatives pour la restauration, même intégrée, des centres historiques des villages sont des réponses partielles, car elles ne touchent pas aux éléments d'organisation fonctionnelle qui étaient à la base de la vie et donc de la construction des villages traditionnels.

Il ne faut cependant pas imaginer que l'avenir soit dans des "villages-musées", car le rôle des villages et des hameaux de montagne est stratégique dans le maintien de l'habitat diffusé. Il faut trouver des solutions pour rendre les villages en même temps charmants et fonctionnels, vivants et bien organisés pour la vie des populations locales et des touristes. La redéfinition d'affectation de bâtiments devrait pouvoir se faire à l'échelle d'un ensemble bâti constituant à la fois une unité architecturale et fonctionnelle. En effet, on observe dans de nombreux villages de montagne l'existence de quartiers agricoles (composés d'anciennes granges et granges-écuries) qui ont perdu leur utilité agricole originelle (contraintes de volume, d'accès, de commodités). Plutôt que la démolition, la rénovation isolée de certains éléments ou la dégradation, des concepts d'ensemble devraient pouvoir être développés, alliant préservation du patrimoine et valorisation économique au profit des habitants. Les aspects organisationnels (participation) revêtent une importance spécifique.

Eléments constitutifs

    - Etude pour la définition de solutions d'aménagement des villages en vue d'une réorganisation spatiale du logement, des services en commun et des espaces de loisirs.

    - Interventions pour l'intégration et le renforcement des liens entre l'habitat et le territoire avec, où cela s'avère possible, un maintien actif de l'agriculture traditionnelle.

    - Labellisation des villages en mettant en évidence les particularités spécifiques (sur l'exemple des hôtels de charme français).

Archéo Alp

LE PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE D'AUGUSTA PRAETORIA, D'OCTODURUS ET DE LA ROUTE DE L'ELVETIA : UN LABEL INTERNATIONAL POUR UN TÉMOIGNAGE HISTORIQUE EXCEPTIONNEL

Encadrement

La présence romaine dans les Alpes a laissé des témoignages exceptionnels dans la Vallée d'Aoste et en Valais. Les vestiges archéologiques sont aujourd'hui une ressource importante pour un tourisme de plus en plus attentif à l'offre des villes d'art et de culture. Aoste et Martigny, avec l'ancien parcours qui les reliait, peuvent devenir un attrait international en mettant en réseau leur patrimoine historique et archéologique.

Le projet se propose donc de faire émerger l'offre de tourisme culturel en constituant un réseau destiné à la valorisation des sites et des monuments, à l'organisation d'expositions et à l'éventuelle mise en place d'espaces muséographiques.

La valorisation peut s'appuyer sur l'idée de Aoste et Martigny en tant que "portes de l'Empire romain au cœur des Alpes".

Eléments constitutifs

    - Vérification des possibilités de valorisation du patrimoine archéologique dans les deux régions.

    - Recensement des monuments " utilisables " et disponibles pour la constitution d'une offre grand public.

    - Réalisation d'une publication (guide avec cartographie).

    - Collaboration avec les démarches réalisées dans le cadre de l'I.V.S. (Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse).

    - Initiative de promotion et de labellisation internationale du projet.

Axe 2 : Intégration des infrastructures et des systèmes de transport dans les politiques d'aménagement du territoire au niveau local et transfrontalier

Maîtriser l'impact du trafic international

STRATÉGIES TERRITORIALES POUR FAIRE FACE À LA DEMANDE DE PASSAGE DANS LES VALLÉES DU GRAND-SAINT-BERNARD

Encadrement

La fermeture du Tunnel du Mont-Blanc a anticipé en partie le scénario qui pourrait se concrétiser dans la zone du Grand-Saint-Bernard dans les années à venir, avec une importante augmentation du trafic des marchandises et par conséquent des poids lourds. Même si la politique de la Suisse dans le domaine du transport routier a toujours été très attentive et stricte par rapport au développement de ce type de mobilité, les chiffres nous disent que dans les années à venir, il faut s'attendre à une forte croissance de la demande de passage à travers l'arc alpin. Or, le territoire du Grand-Saint-Bernard risque de payer des coûts environnementaux et socio-économiques très lourds à cause d'une invasion progressive de trafic en transit international.

Il s'agit donc de comprendre dès aujourd'hui quelles sont les limites de trafic soutenables par ces zones de montagne et prendre en compte différents scénarios d'évolution du trafic pour évaluer les effets sur l'environnement et sur les milieux économique et social. Par exemple, il est important de savoir dans quelle mesure une augmentation du trafic des poids lourds est compatible avec les programmes de développement touristique, compte tenu des problèmes de sur-fréquentation de la voirie qui vont se produire et de la transformation de l'image globale de ces vallées. Par ailleurs, parallèlement aux études techniques projetées pour la réalisation de l'éventuel tunnel ferroviaire Martigny-Aoste, il s'agit d'évaluer les conséquences prévisibles pour le développement socio-économique des communes situées sur la partie sommitale du Grand-Saint-Bernard (création des conditions d'adhésion des populations concernées au projet).

Eléments constitutifs

    - Suivi des réflexions et initiatives découlant du congrès international de Saint-Vincent de janvier 2001 (cf. notamment résumé des interventions et résolution adoptée à cette occasion).

    - Réalisation d'une étude sur les effets socio-économiques et environnementaux, pour la région du Grand-Saint-Bernard, de différents scénarios d'évolution du trafic et des réponses envisagées en termes d'infrastructures.

    - Organisation d'un débat permanent sur cette question au moyen par exemple d'un forum sur Internet ou de pages thématisées à insérer dans des sites déjà existant (tels que Alpinfo).

Mobi-alp

STRATÉGIES DE GESTION DU TRAFIC DANS LES STATIONS ET LES ZONES À HAUTE FRÉQUENTATION TOURISTIQUE

Encadrement

Le Valais et la Vallée d'Aoste connaissent des situations de haute fréquentation touristique, dans lesquelles les problèmes provenant de la circulation routière sont souvent un élément de fort impact sur l'environnement et le paysage. Dans quelques cas, on doit faire face à des situations contingentes, dans lesquelles on a une sur-fréquentation liée seulement à certaines périodes de l'année et qui concernent des milieux non adaptés à soutenir une pression de véhicules relativement forte. Dans ces cas, les effets retombent de façon négative sur la qualité du milieu naturel.

Il s'agit donc de mettre en place des stratégies territoriales et des solutions d'urbanisme qui visent à une meilleure organisation des infrastructures et des espaces destinés à la mobilité et qui en quelque sorte interviennent sur la réglementation de la circulation.

Ces actions sur les infrastructures et sur l'aménagement du territoire doivent s'intégrer dans une stratégie plus générale qui a comme but d'affirmer un réseau de "stations de vacances sans voitures". Il s'agit d'un modèle d'organisation touristique qui est de plus en plus demandé par la clientèle, à l'exemple du GAST (Gemeinschaft Autofreier Schweizer Tourismusorte - localités touristiques suisses sans voitures) et de l'IAKF (Interessengemeinschaft fur Autofreie Kur und Fremdenverkehrsgemeinden - Groupe d'intérêt pour localités touristiques et de cure sans voitures) en Suisse et en Autriche.

Pour ce faire, les actions d'aménagement et d'urbanisme doivent s'accompagner d'une politique prévoyante des transports publics et de promotion du " trafic lent " (vélo, parcours pédestres).

Eléments constitutifs

    - Identification des localités potentiellement intéressées par des actions de gestion intégrée de la mobilité.

    - Analyse des éléments critiques et prise de contact avec les acteurs locaux concernés.

    - Définition de solutions d'urbanisme et d'éventuelles réalisations d'infrastructures.

    - Choix de situations exemplaires sur lesquelles réaliser des actions pilotes.

    - Réalisation d'un programme de promotion et de communication, soit pour la clientèle touristique soit pour les populations locales.

Le Tunnel pour le tourisme local

RENFORCER LE RÉSEAU DE RESSOURCES TOURISTIQUES ET LES LIAISONS ENTRE LE VALAIS ET LA VALLÉE D'AOSTE GRÂCE AU RÔLE ACTIF DU TUNNEL DU GRAND-SAINT-BERNARD

Encadrement

Le Tunnel du Grand-Saint-Bernard joue un rôle stratégique dans les liaisons non seulement internationales mais aussi pour les rapports locaux entre le Valais et la Vallée d'Aoste. Cette infrastructure peut être valorisée ultérieurement dans la perspective d'un renforcement du réseau de coopération entre les deux régions.

Il s'agit en fait d'impliquer directement la Société de gestion du Tunnel dans les initiatives visant à la constitution d'échanges étroits entre les deux versants des Alpes. C'est une démarche que la Société a déjà amorcée pendant plusieurs années et qui doit rentrer dans une stratégie qui permette de mettre en synergie des actions menées actuellement de façon séparée.

En fait, la possibilité d'un développement futur des passages "locaux" peut "rééquilibrer" une éventuelle limitation du transit des poids lourds, de manière à éviter la superposition de flux qui dans la plupart des cas sont non compatibles entre eux.

Eléments constitutifs

    - Impliquer les Sociétés de gestion du Tunnel dans les projets prévus dans le PCT.

    - Définir un programme de travail en commun avec les initiatives qui peuvent être prises en charge par le Tunnel.

    - Définir les critères et les interventions d'amélioration dans la gestion du Tunnel vis-à-vis des exigences de la mobilité locale.

Axe 3 : Usage des nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC) pour améliorer le niveau de coopération dans la gestion intégrée du territoire transfrontalier

INFO.VA.VAL.

UTILISATION DU WEB POUR DIFFUSER AU GRAND PUBLIC L'INFORMATION SUR LES INITIATIVES DE COOPÉRATION ENTRE LE VALAIS ET LA VALLÉE D'AOSTE ET POUR PERMETTRE L'ÉCHANGE D'EXPÉRIENCE ENTRE LES RESPONSABLES DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Encadrement

La réussite des initiatives de coopération transfrontalière entre le Valais et la Vallée d'Aoste passe aussi à travers un échange permanent d'informations et d'expériences entre les deux régions. Aujourd'hui, les outils informatiques et le réseau Internet permettent de rendre ces échanges rapides et constants, avec la possibilité d'une mise à jour continuelle des informations.

Le PCT peut être rendu disponible sur le Web à deux niveaux :

    - un niveau grand public, dans lequel on peut retrouver les informations générales concernant les deux régions, les initiatives de coopération, des " news " relatives aux thèmes d'actualités dans les domaines du tourisme, de la mobilité et du territoire en général ;

    - un niveau spécialisé, adressé aux responsables et aux techniciens, dans lequel on peut trouver toutes les données pour soutenir les actions d'aménagement du territoire, par exemple les textes du PTP et du PDc, la comparaison entre ces deux outils, le cadre juridique en matière d'aménagement dans les deux pays, etc. A ce niveau, il est même possible de rendre disponible le Système d'Information Géographique, avec une sélection de données utiles à la mise en place de projets communs.

Eléments constitutifs

    - Réalisation d'un projet pour l'informatisation des données utiles à la coopération transfrontalière et à l'information grand public.

    - Réalisation d'un site Web ou collaboration avec d'autres sites (institutionnels) déjà existants pour la mise en réseau des informations.

    - Constitution d'un Comité de gestion du site ou désignation d'une instance responsable pour la mise à jour périodique des informations.

 

Actions de formation pour le milieu alpin

FORMATION DES RESSOURCES HUMAINES POUR LE DÉVELOPPEMENT D'INITIATIVES DE COOPÉRATION LOCALE VOUÉES AU MAINTIEN DU TERRITOIRE

Encadrement

Le maintien du territoire et de ses ressources demande non seulement des projets promus et gérés par les administrations ou par les sujets économiques majeurs mais aussi une action permanente et diffusée de la part des populations locales. L'histoire des montagnes valaisannes et valdôtaines nous rappelle le rôle fondamental joué par les populations locales, qui ont toujours su organiser des activités en commun, vouées au maintien et à l'amélioration du territoire alpin. Cet effort, constant dans le temps et diffusé dans l'espace, doit aujourd'hui être renouvelé grâce à des initiatives réalisées de manière organisée.

Dans le cadre du PCT, on prévoit des actions de soutien à la mise en place de ce genre d'initiatives, en soutenant la formation des acteurs locaux et éventuellement la constitution de coopératives et/ou de consortiums visant à réaliser des activités permanentes de gestion du territoire, de maintien de la qualité des milieux alpestres, de sauvegarde des ressources naturelles.

Il peut s'agir dans certains cas de récupérer les formes existantes de bénévolats (par exemple les corvées) et de les inscrire dans un cadre coordonné qui puisse les valoriser en multipliant les bénéfices produits. Il est aussi important de prendre en compte les activités menées par les entreprises agricoles en faveur de l'environnement et du maintien du caractère traditionnel du territoire.

Eléments constitutifs

    - Réalisation d'une étude sur les formes traditionnelles et organisées de gestion du territoire alpin.

    - Valorisation des initiatives existantes.

    - Identification de situations locales dans lesquelles mettre en place ces nouvelles initiatives de coopération locale.

 

 



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