4 - 2009

APICULTURE

par Livio CARLIN
et Claudio GERBELLE
Bureau de l’apiculture
Direction des cultures et des services phytosanitaires

LE BUREAU DE L’APICULTURE
A LA JOURNEE VALAISANNE DES INSPECTEURS DES RUCHERS

Le Service vétérinaire cantonal du Valais romand organise chaque année une rencontre de formation et d’échange d’informations pour les inspecteurs des ruchers. Lors de la séance de planification sanitaire pour 2009, il a été proposé d’engager un conférencier spécialiste en apiculture venant d’un pays voisin, pour tenir un exposé sur les problèmes sanitaires des abeilles. Suite à cette requête, une délégation composée des techniciens et du directeur du bureau de l’apiculture de l’Assessorat de l’agriculture et des ressources naturelles s’est rendue au mois de juin dernier à Bovernier, près de Martigny, pour participer à la journée valaisanne des inspecteurs de ruchers.

La réunion, à laquelle ont pris part une trentaine d’inspectrices et inspecteurs, a été présidée par l’inspecteur cantonal des ruchers du Bas Valais, M. Jean Paul Viredaz, qui a illustré le compte rendu des interventions effectuées par les inspecteurs pendant l’année 2008, en particulier pour ce qui est de la loque américaine et de la loque européenne, et souligné l’importance de la collaboration, ainsi que de l’échange d’informations et de donnés statistiques entre inspecteurs des différentes zones du territoire, surtout en ce qui concerne l’apiculture pastorale.

Une fois les travaux strictement locaux terminés, M. Viredaz a présenté à l’assemblée la délégation valdôtaine, qui a illustré, premièrement, les aspects généraux de l’apiculture en Vallée d’Aoste, le rôle et la fonction d’assistance technique de l’Assessorat à l’égard des apiculteurs, les liens de collaboration entre associations d’apiculteurs présentes sur le territoire, les rapports avec les institutions – en particulier, dans le secteur sanitaire – et la collaboration en matière d’expérimentation avec les universités et le CRA-API, unité de recherche sur l’apiculture et la magnanerie de Bologne.

Les techniciens ont ensuite présenté le relevé des premiers essais d’efficacité du « blocage du couvain estival » et expliqué la méthode utilisée, qui consiste à créer un blocage du couvain en reléguant la reine dans une cage expressément construite et fixée sur un cadre central de la ruche. Grâce à cette intervention, après vingt-quatre jours d’encagement, il y a éclosion totale du couvain et tous les varroas sont présents sur les cadres et sur les abeilles. On peut donc effectuer un traitement à l’acide oxalique qui élimine un grand nombre de ces acariens présents dans la ruche.

Les techniciens ont aussi donné d’autres détails sur la durée de la procédure, le matériel utilisé, le délai de contrôle, la gestion printanière tout à fait normale du rucher, la récolte des hausses, la libération des reines, le contrôle et le traitement avec l’acide oxalique, le comptage des varroas et le contrôle des colonies, les donnés statistiques relatives aux varroas éliminés grâce à cette méthode et le pourcentage d’efficacité de l’essai. Ils ont, enfin, parlé des points critiques de la méthode, c’est-à-dire du fait que le blocage du couvain doit être effectué au bon moment, qu’il faut bien considérer le niveau d’infestation par le varroa, l’emplacement du rucher, l’éventuelle présence de nectar et le climat. En conclusion, les experts de l’Assessorat ont souligné que, bien que le nombre de ruches utilisées pour cet essai ne soit pas suffisant pour être représentatif, l’on peut considérer qu’en Vallée d’Aoste, l’application de la méthode dite du «blocage du couvain estival» peut être envisagée, même s’il reste encore beaucoup à faire pour l’améliorer.



La délégation de l’Assessorat a conclu son intervention en expliquant certains aspects de la législation en vigueur dans notre région et a indiqué que tous les aspects sanitaires du secteur de l’apiculture doivent se référer au Règlement de police vétérinaire, approuvé par le D.P.R. n° 320 du 8 février 1954. Les dispositions dudit règlement s’appliquent aux maladies des abeilles suivantes: loque américaine, loque européenne, nosémose, acariose et, dernièrement, le varroa, qui est à présent endémique sur le territoire national. Chaque région d’Italie s’est dotée d’une législation qui fait référence à la loi nationale n° 313/2004 portant dispositions en matière d’apiculture. En Vallée d’Aoste, une ordonnance du Président de la Région, conçue en étroite collaboration avec les services vétérinaires, réunit les mesures de prophylaxie de la varroase et des autres maladies des abeilles. Ce texte comporte notamment les dispositions suivantes :

• L’obligation d’effectuer dans tous les ruchers des traitements spécifiques contre le varroa à l’aide des produits autorisés, dans le respect des délais et des modalités établies par les services vétérinaires et en accord avec les techniciens du bureau de l’apiculture de l’Assessorat ;

• L’emploi d’autres substances, telles que l’acide formique, lactique et oxalique, n’est autorisé que si le traitement est effectué sous le contrôle des services vétérinaires ;

• En ce qui concerne la loque américaine et les autres maladies infectieuses des abeilles visées au D.P.R. n° 320/1954, il est fait application des mesures dudit D.P.R. si aucune des interventions de technique apicole prescrites par les services vétérinaires et/ou par les techniciens de l’Assessorat n’est possible ;

• Au moment du diagnostic, il est procédé à l’application de scellés sur les ruches, puis à la saisie du rucher. Les scellés peuvent être enlevés uniquement après démonstration de l’extinction du foyer d’infection.

A la conclusion des travaux, les participants ont souligné l’importance des liens entre régions transfrontalières, qui permettent une véritable entraide face aux problèmes liés à la lutte contre les épizooties des abeilles.
 
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