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Résoudre les problèmes c'est accomplir les chaînes de production comme on faisait autrefois, achevant les filières de travail.
CICLO ZERO
par Flaminia Montanari
Dans notre société, les déchets et les ordures posent l'un des problèmes les plus pressants.
La culture paysanne d'autrefois ne connaissait pas cette prolifération des déchets. En effet, dans une économie de ressources pauvres, aucune chose n'était perdue. On veillait avec grand soin à récupérer tous les sous-produits. La société agricole ne connaissait pas le problème des résidus: tout reste organique venait s'adjoindre au fumier, contribuant à engraisser les prés et les jardins; et les débris de maçonnerie étaient presque toujours réemployés sur place, afin d'épargner les frais de transport. D'un côté, on essayait de réutiliser tout ce que l'on pouvait et, d'un autre côté, on ne bâtissait rien qui n'eût une utilité réelle. La légende de l'Homme Sauvage, qui s enfuit avant d'avoir dévoilé aux hommes le dernier de ses secrets, est évocatrice. C'est la façon d'utiliser "la lèità", le petit-lait. Ce conte marque bien la préoccupation de la culture traditionnelle sur la question : c'est en effet le non-accomplissement d'un cycle de travail jusqu'à son terme.
C'est avec l'industrie métallurgique que les premières contestations se manifestent: les procès-verbaux du Conseil des Commis nous renseignent sur les plaintes des paysans contre les fumées des fonderies, qui endommagent les champs labourés et les vignobles. Avec l'industrialisation naissent les premiers conflits entre les différents acteurs qui exploitent le territoire. Personne ne gère plus l'avenir des résidus.
Je crois que nous devrions commencer par considérer le "déchet " comme le résultat d'une chaîne de production qui n'a pas accompli son cycle de jusqu'au bout: une chaîne interrompue au point où le profit est le plus haut, en abandonnant les sousproduits, les résidus. Ainsi ces derniers ont-ils créé un problème dont la société a dû se charger parce qu' elle a hérité des frais d'une filière de travail incomplète.
Pendant les demiers années, vis-à-vis de ce problème, on a assisté à quelques expériences d'entreprises "a ciclo zero", c'est-à-dire qui réemploient entièrement leurs sous-produits, comme le faisait autrefois l'agriculture. Cet objectif n'est pourtant pas généralisable dans l'économie de notre temps, trop variée et complexe pour en envisager la modification à partir des entreprises seules. Cependant l'idée en elle-même offre à l'imagination de nouvelles perspectives. Ne pourrait on pas l'appliquer au territoire ? On pourrait alors imaginer une région "a ciclo zero". Pourquoi ne pas y penser ?

   
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