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Avec les parents

Exemples d’activités en collaboration avec les familles, à la découverte du proche environnement et des cultures.

Depuis quelques années, le projet intitulé « Sono bravo a… » mis en place à l’école maternelle de Villeneuve permet aux parents d’être accueillis dans les classes de leurs enfants où ils participent de temps en temps à l’action éducative. Il s’agit de petites interventions durant lesquelles, par exemple, ils racontent des histoires, chantent, préparent des gâteaux, animent des ateliers de peinture, à la grande joie de leurs propres enfants et de toute la classe. Certains d’entre eux ont même mis sur pied un petit spectacle théâtral qui a ravi les jeunes spectateurs.
Plus récemment, même à l’école primaire de Villeneuve où j’enseigne, les familles peuvent proposer leur collaboration sur différents thèmes ; une façon de mettre leurs compétences spécifiques à la disposition des élèves.
Les aires disciplinaires histoire-géographie ainsi que sciences et technologie en sont les grandes bénéficiaires. L’enseignement à caractère géographique se trouve donc quelquefois agrémenté par l’intervention de ces parents experts. En voici quelques exemples significatifs : la liste proposée n’est pas exhaustive.

Des mamans en classe de deuxième

Comme partout, nos classes accueillent désormais des enfants provenant de régions lointaines. Nous en tirons profit : en classe de deuxième année, par exemple, la maman d’un enfant originaire de Côte d’Ivoire est venue parler de son pays d’origine. Le pays a été repéré sur le planisphère et sur la mappemonde. Elle a raconté comment s’y déroule la vie quotidienne ; elle a parlé des animaux sauvages et domestiques qu’on peut y rencontrer ; elle a aussi montré comment là-bas les enfants peuvent apprendre à compter sous forme de jeu, grâce à un objet typique en bois qu’elle a manipulé devant eux ; aux yeux des enfants, le calcul est devenu soudain quelque chose de fascinant.
Cette activité a fait boule de neige ; une maman marocaine s’est décidée à venir à son tour parler des coutumes du Maroc et a montré le pays sur la carte géographique. Ce jour-là, la médiatrice interculturelle, originaire elle-aussi de là-bas, est venue faire admirer des vêtements traditionnels.
Les familles italiennes ne sont pas en reste : une famille sicilienne a fait goûter les gâteaux typiques de sa région tandis qu’une valdôtaine a apporté le fameux Reblec.
Pour les écoliers, c’est toujours une grande émotion de voir arriver et intervenir leurs parents à l’intérieur de l’école ; ils ont ainsi l’occasion de mettre le vécu de la classe au cœur de leur vie quotidienne.
Mais l’activité ne se limite pas à ces interventions ponctuelles ; à chaque fois, ces moments sont suivis de réélaborations orales et écrites qui permettent aux enfants d’améliorer leurs compétences dans ces domaines, alors qu’ils n’ont pas l’impression de fournir des efforts particuliers car ils sont transportés par les émotions à peine éprouvées.

Des sorties sur le terrain pour la troisième

En classe de troisième année, ce sont souvent les sorties sur le terrain qui sont privilégiées quand interviennent les familles.
La classe a fait une excursion aux fours à chaux qu’une famille possède. Un ancien garde du parc est venu raconter des histoires sur la vie des animaux et sur les modes de vie d’autrefois. Le tout a été mis par écrit et illustré dans un journal élaboré sur ordinateur.
Toujours grâce à la grande disponibilité des parents, les enfants sont allés voir la ferme de Mont Fleury et la coopérative des apiculteurs de Saint-Marcel.
Toutes les visites guidées par ces experts qui offrent gracieusement leur disponibilité sont une formidable occasion pour explorer et apprendre à connaître la Vallée d’Aoste.
Par exemple, l’année dernière, grâce à ce type d’intervention, la classe a observé puis décrit le paysage qui s’étend au pied de Châtel-Argent pour identifier sur place les principaux éléments physiques et humains.
De nombreux parents se sont réunis pour aider les enfants à réaliser le scénario d’une pièce ; elle illustre les principales caractéristiques du pays.
Cette année, la classe a été accompagnée le long de quelques itinéraires pour aborder des thèmes à caractère naturaliste et culturel intitulés : “Lo Tor de la Becca”, “Lo Tor de Tsampagne”, “Villeneuve à l’adret” et “Empreintes de Villeneuve à Aoste”.
Le palais Roncas, qui appartenait autrefois au baron de Châtel-Argent, a pu également être visité. La précieuse collaboration d’une maman a permis de faire un DVD relatant cette visite. Le travail de synthèse a même été mis en ligne sur les sites de la commune de Villeneuve et de l’AIAT Grand-Paradis.

À la découverte des sources et de la montagne pour la quatrième

Tout au long du primaire, l’un des objectifs essentiels de la géographie est la connaissance du territoire sur lequel vivent les élèves. Parallèlement, se font des activités dont la finalité n’est pas strictement à caractère géographique, mais elles contribuent largement à faire découvrir la région. Cette année, la classe de quatrième est arrivée à la conclusion du projet portant sur les fromages valdôtains. Il avait débuté en première grâce à l’émission radiophonique régionale à caractère didactique, en langue française, « Vendredi Didi » dans laquelle le parent d’un élève était un conseiller scientifique. Ils se sont rendus à la cave d’affinage de la fontine, où ils se sont introduits dans les couloirs de l’ancienne mine de cuivre d’Ollomont dans lesquels les meules sont conservées ; par la même occasion ils ont découvert un coin de la Valpelline.
De même, les familles qui ont organisé la journée classe de neige ont accompagné élèves et enseignants en vallée de Rhêmes-Notre-Dame.
Et encore, toujours suivant la même méthode, les enfants sont allés au jardin potager de Saint-Marcel où ils ont effectué un voyage virtuel en parcourant des allées tracées entre des parterres de végétation typique de la montagne qui reproduisent en miniature le sillon de la Doire Baltée avec l’ensemble des vallées latérales.
Les familles ont aussi contribué à la réussite de la rencontre prévue par le projet de jumelage entre la commune de Villeneuve et celle d’Aigueblanche en Tarentaise : cela a été un bon prétexte pour se rendre ensemble au musée des Alpes situé à l’intérieur du Fort de Bard.
De même, un soir, les enfants ont été accompagnés à l’observatoire astronomique de Saint-Barthélemy. Au préalable, une recherche sur les croyances liées à la lune et aux planètes avait été effectuée avec l’aide d’une famille.
Les élèves ont pu aussi se rendre à la centrale électrique de Champagne : coiffés du casque de sécurité, ils ont abordé avec un vif intérêt le thème de la production d’énergie hydro-électrique.
À la fin du mois de mai, les enfants ont pu voir les cinq principales sources qui alimentent le réseau d’eau potable de Villeneuve. Leur guide était un papa géomètre à la mairie. Il avait fourni à l’avance des tableaux statistiques sur les réservoirs d’accumulation situés sur les communes de Valsavarenche, d’Introd, de Villeneuve et de Saint-Pierre que les enfants ont appris à comprendre et à analyser. Le tout a été une formidable occasion de sensibiliser les enfants aux problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable. Comme toujours, ils ont repéré sur la carte les différentes localités et les ont apprises sans passer par le seul exercice de mémorisation.
Dans le domaine plus spécifiquement géographique, grâce à la plupart de ces activités, les élèves ont moins de difficultés à élaborer des cartes mentales, puisqu’ils apprennent à mieux se situer dans l’espace, à s’orienter et à évoluer sur le territoire environnant.

Miriana Perron

 

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