link home page
link la revue
link les numéros
link web école
links

Déplacements scolaires en montagne

Le transport scolaire requiert une grande organisation pour faciliter les déplacements quotidiens des élèves et leur épargner des trajets trop fatigants.

Le département des Hautes-Alpes situé à une altitude moyenne de plus de 1 000 mètres est l’un des départements français les moins peuplés, avec une densité de population de 22 habitants par km2. Sur les 12 000 élèves scolarisés dans le primaire, 60 % fréquentent soit une école rurale qui compte moins de quatre classes soit un regroupement pédagogique intercommunal (structure pédagogique d’enseignement regroupant les élèves de plusieurs communes). Il y a donc 93 écoles dont 34 sont regroupées. En effet, depuis une trentaine d’années, la classe unique (qui rassemblait les enfants des différents niveaux) ne correspondant plus ni aux besoins des élèves ni à ceux des enseignants, la constitution de regroupements pédagogiques intercommunaux a été décidée. Ceux-ci sont de deux types : les regroupements concentrés et les regroupements dispersés. Les premiers accueillent dans une même école l'ensemble des élèves, les seconds ont conservé les structures scolaires existantes et rassemblent les enfants en fonction de leur niveau.

Des transports indispensables

Ces changements ont occasionné la mise en place de transports scolaires afin de faciliter le déplacement des élèves confrontés bien souvent à des conditions météorologiques difficiles, surtout en hiver. En principe, les élèves utilisent les transports en commun mis en place par les collectivités locales : les élèves du secondaire sont pris en charge par des compagnies de transport privées subventionnées par le Département (le Conseil général) pour se rendre à leur établissement scolaire de secteur et les élèves de l’école élémentaire, quant à eux, sont pris en charge par des transporteurs financés par les communes ou parfois, lorsque la compétence en a été donnée, par des communautés de communes. Le transport s’effectue en bus, rarement en taxi. Il faut noter que le trajet des bus qui transportent les élèves du secondaire, peut durer jusqu’à 40 minutes car il dessert les endroits les plus reculés du département. En ce qui concerne le transport à l’intérieur des communes, le parcours, même s'il est plus court, atteint parfois 20 minutes. Le personnel d'encadrement est réduit au seul chauffeur, habilité à encadrer un groupe d'enfants selon la législation en vigueur. Certaines collectivités ont été tentées de mettre à disposition un éducateur ou un accompagnateur compétent mais elles ont dû y renoncer faute de moyens. Aujourd'hui, ces transports scolaires représentent une part non négligeable du budget transport du Conseil général des Hautes-Alpes, l'instance départementale compétente en la matière. La création prochaine de deux établissements scolaires à une vingtaine de kilomètres au nord et au sud de la ville de Gap, chef-lieu du département des Hautes-Alpes, sera de nature à réduire les temps de déplacement pour une partie de la population concernée, soit environ 1 000 jeunes, et de diminuer le budget déplacement du Conseil général.

Des mesures d'accompagnement

En général, les établissements scolaires offrent la possibilité d’un repas sur place ; ceci, pour des raisons évidentes d’économie et afin d’éviter aux élèves, des aller-retour fatigants.
En ce qui concerne les établissements du secondaire du 1er degré, qui accueillent les enfants de 10 à 14 ans, l’hébergement dans l’établissement scolaire est parfois possible, mais les familles sont plutôt réticentes.

Bernard Esmieu

couriel