Evançon
Voici les étapes des travaux qui ont interessé le batiment de la microcommunauté de Brusson, à partir de son origine jusqu’à présent.
LA MICRO DE BRUSSON
par CAMILLO DUJANY ET MICHEL GROSJACQUES
Ingénieurs concepteurs du projet, cabinet DGM de Châtillon

Les travauxLe bâtiment qui nous intéresse date probablement des années 1915/1920 et est appelé Maison Fiurin. Vers la fin des années soixante-dix, il fut utilisé comme colonie de vacances et, au début des années quatre-vingt, ses locaux furent aménagés en appartements pour les personnes âgées, conformément au projet élaboré par le géomètre de la commune de Brusson, Pio Lévêque.
En 2005, l’architecte Ezio Alliod de Verrès coordonna un nouveau projet pour la reconversion et l’agrandissement de la structure, aux fins de sa transformation en microcommunauté pour personnes âgées. En 2008, à l’issue d’un marché public, la direction des travaux y relatifs nous a été confiée.
Les travauxAu commencement des travaux, il nous est apparu nécessaire de modifier le projet pour rendre les structures et les systèmes d’imperméabilisation plus efficaces contre les infiltrations et les remontées de la nappe phréatique, ainsi que pour recalculer les cotes de l’étage en sous-sol destiné à abriter l’ambulance de l’USL. Par conséquent, en accord avec la Communauté de montagne Évançon, nous avons élaboré un projet global de variante afin de répondre aux nouveaux besoins, de recalculer les performances énergétiques de l’édifice, d’optimiser les coûts de construction et de réduire les coûts de gestion par le biais de l’amélioration de la qualité du revêtement externe et de l’utilisation de sources énergétiques renouvelables.
D’un point de vue général, ce projet prévoit une mise aux normes, ainsi que la création de nouveaux locaux, afin de garantir une capacité d’accueil maximale de 24 hôtes, répartis dans des chambres de un ou de deux lits. Nous avons choisi les solutions architecturales, les matériaux et les installations en considérant que la structure doit accueillir des hôtes handicapés : nos choix tiennent donc compte de l’ergonomie, des pathologies les plus fréquentes chez les personnes du troisième âge, telles que la perte de la vision et la réduction de la mobilité propres à cette tranche d’âge. Pour ce qui est des peintures intérieures, notre choix s’est porté sur des teintes claires, différentes pour chaque étage, afin de faciliter l’orientation des résidents.
Les améliorations apportées par notre variante visent à favoriser le bien-être et le confort thermique des résidents qui appartiennent à une catégorie de personnes particulièrement faibles et donc très sensibles aux variations de température dans les locaux.
Cet objectif a été atteint grâce à l’amélioration de l’indice PMV (Predicted Mean Vote / Vote Moyen Prévisible) défini par la norme UNI EN ISO 7730, et ce, par le biais :
• de la réduction des courants d’air ;
• de la réduction de la différence verticale de température de l’air ;
• du maintien de la température de confort du sol ;
• du maintien de la température asymétrique de rayonnement (homogénéité des températures des parois, du sol et du plafond autour de la personne qui séjourne dans la pièce). C’est dans cet esprit que les modifications suivantes au projet d’origine ont été proposées et mises en oeuvre :
• choix d’un revêtement plus performant et d’une meilleure isolation thermique et acoustique ;
• installation d’un chauffage au sol avec des températures du fluide caloporteur notablement plus basses (de 65° à 35° C) et une plus grande surface de rayonnement ;
• introduction d’une nouvelle installation de renouvellement de l’air, mécanisée, avec récupération de 85% de la chaleur de l’air expulsé, pour assurer une meilleure qualité de l’air dans la structure, sans introduire d’air trop froid dans les lieux de séjour des résidents ;
• remplacement du générateur de chaleur au gaz par un générateur de chaleur avec pompe à chaleur et source géothermique, sans combustion et, donc, sans production de gaz polluants autour de la microcommunauté.

Du point de vue de l’organisation, la microcommunauté sera structurée ainsi :
• au sous-sol : dans les nouveaux locaux réalisés lors de l’agrandissement de la structure, un vestiaire et une salle de bain réservés au personnel seront aménagés, de même qu’une pièce polyfonctionnelle, des locaux pour le rangement et un garage avec une rampe d’accès couverte suffisamment haute pour permettre le passage de l’ambulance. L’ancien sous-sol abritera une laverie et un dépôt pour le linge sale ;
• au rez-de-chaussée : un sas vitré sera installé à l’entrée principale et donnera accès à la salle de loisirs et à la salle à manger des résidents, qui sera reliée aux toilettes communes par un vestibule. La salle à manger jouxtera aussi la cuisine, dotée d’un petit cellier. L’entrée de service, située du côté Sud-Ouest donnera accès à un vestibule s’ouvrant sur le bureau du responsable et sur l’escalier principal, qui permettra d’accéder aux étages et à la salle à manger, ainsi qu’à la salle de loisirs. Une entrée séparée permettra d’accéder à l’aile Nord-Est du bâtiment, qui accueillera la centrale thermique et technologique ;
• au premier étage : l’aile Ouest abritera la salle et la salle de bain du personnel, alors que l’aile Est accueillera l’infirmerie, une petite salle de bain et 4 chambres simples, ainsi qu’une chambre double ;
• au 2e étage : l’aile Ouest abritera une salle de bain aménagée pour les personnes handicapées et la buanderie, alors que l’aile Est accueillera 2 chambres simples et 3 chambres doubles, en sus du dépôt de linge propre ;
• au 3e étage : une chambre double sera aménagée dans l’aile Ouest ; 2 chambres simples et 3 chambres doubles, ainsi que le bureau du personnel sont prévus dans l’aile Est.

Pour ce qui est de l’amélioration des performances énergétiques, en fonction de la réduction des coûts de gestion, nous sommes passés d’une consommation théorique d’énergie primaire (Ep) de 76,17 kWh/m3 par an, avec un classement dans la catégorie E définie par de la norme UNI TS 11300, à une consommation actuelle d’énergie primaire d’environ 10 kWh/m3 par an, avec un classement dans la catégorie A+, grâce à une réduction considérable des coûts de gestion énergétique.
Notre ambitieux objectif de faire entrer la structure dans la catégorie A+ a donc été atteint, grâce à une amélioration considérable des caractéristiques qualitatives du revêtement, ainsi que des installations et à un recours massif aux sources d’énergie renouvelables.
En ce qui concerne l’isolation de la nouvelle structure, nous avons choisi un revêtement isolant avec polystyrène expansé et graphite d’une épaisseur de 16 cm. Pour la partie ancienne, nous avons opté pour un revêtement interne en matériel très performant de 8 cm d’épaisseur et une isolation du toit en laine de verre de 20 cm d’épaisseur.
Pour ce qui est du chauffage, notre choix s’est orienté vers une pompe à chaleur géothermique alimentée à l’électricité, qui utilise comme source froide 11 puits, d’une profondeur de 100 m, pour une puissance globale de près de 70 kW et une installation automatisée de renouvellement de l’air qui permet une bonne récupération de la chaleur (>85%). Un générateur de courant électrique fonctionnant grâce à des cellules photovoltaïques qui transforment l’énergie solaire complète ce système et produit environ 8 kWp. De plus, des panneaux solaires couvrant environ 15 m2 contribuent à la production de chaleur.

   
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