Mont Emilius
Un projet pour promouvoir l’attractivité et la compétitivité des petites villes alpines.
LA MOBILITÉ DOUCE: UN PROJET INTÉGRÉ
par MADDALENA MICHELETTO
Manager du projet CAPACities
Vue panoramique sur Aoste et ses alentours.L’Assessorat régional du territoire et de l’environnent est partie prenante du projet européen “CAPACities” dans le cadre du Programme de coopération transnational Espace Alpin 2007-2013. La Région Vallée d’Aoste a choisi de travailler sur la Plaine d’Aoste, qui constitue un exemple typique des formes que prend le développement des petites villes alpines qui sont aujourd’hui constituées de deux réalités : une ville centrale de petite dimension qui continue à jouer le rôle de centre principal et une ville diffuse, de ceinture, dans laquelle se concentrent des services, des commerces, des activités productives, du tertiaire et surtout de l’habitat. La petite ville alpine ne se résume plus à la seule ville d’Aoste, mais se définit par les relations d’interdépendance et de complémentarité qui existent entre l’ensemble des communes de la Plaine.
Le développement territorial dépend aujourd’hui de la capacité de construction sociale de l’innovation. L’économie devient plus relationnelle, elle est liée non seulement à des facteurs de marché, mais est aussi fondée sur des conditions de contexte qui facilitent la coopération entre les acteurs individuels et collectifs. Le projet de la Plaine a expérimenté de nouveaux processus de participation (ateliers, tables de concertation) pour définir des lignes partagées de développement territorial. Le territoire de la Plaine est riche d’initiatives individuelles ou communales qui concernent des domaines divers (agriculture, produits locaux, accueil touristique, activités sportives ou de loisirs), mais qui doivent être mises en réseau dans le cadre d’un projet commun. A l’occasion d’une série d’ateliers, la piste piétons-cycles, qui serpente le long de la Doire, est apparue, aux yeux des participants1, comme une sorte de fil d’Ariane, qui pourrait permettre, dans le cadre d’un projet intégré de mobilité douce, de relier des territoires, des activités et des initiatives individuelles ou collectives. Le 30 septembre 2010, les acteurs impliqués dans le projet se sont retrouvés par une belle journée d’automne pour parcourir ensemble en vélo cette piste entre Aoste et Saint-Marcel.

Un premier regard : la perception de la Plaine depuis les bords de la Doire
Les participants à cette journée, qui a mêlé plaisir et travail, ont pu apprécier la possibilité de se déplacer le plus souvent en toute sécurité sur une piste aménagée souvent en pleine nature, mais ont aussi relevé des ambiances peu agréables du fait de la proximité bruyante de l’autoroute, de zones industrielles ou artisanales parfois en friches. Si les montagnes sont bien présentes, la Doire, souvent cachée par des monticules de cailloux et des arbres, est peu visible ; elle est également peu accessible (absence de sentier, digues abruptes ou bétonnées). La piste pétons- cycles apparaît à la fois comme riche de problèmes à résoudre et de potentialités à mettre en valeur.

Un regard plus complexe : trois échelles d’action et de projet autour de la piste

Des améliorations techniques pour un meilleur fonctionnement.
Gressan et la Becca di Nona en haut.La piste est tout d’abord un objet matériel qui pose des problèmes de fonctionnement liés à la présence de dangers, à l’absence d’aménagements ou d’équipements et aux difficultés liées à la cohabitation des différents modes de déplacement (marche à pied, vélos, skate et rollers). La discussion a d’ores et déjà permis de lister des pistes d’amélioration qui ont trait à une meilleure signalétique et à un renforcement de l’information ; à la réalisation d’aménagement de sécurité (accès depuis les lieux habités, bordures et caniveaux) et à la création de petits équipements (toilettes, points d’eau, poubelles…).
 
La piste : un moyen pour mettre en réseau le territoire.
La piste est, en bien des endroits, une infrastructure isolée et elle reste mal connue de la population résidante comme de la clientèle touristique. L’objectif est donc de renforcer les liaisons avec les autres circuits de mobilité douce (piétons ou cycles) et de favoriser les relations avec les centres habités des communes traversées, qu’il s’agisse d’Aoste ou des communes de ceinture. La discussion a d’ores et déjà permis d’envisager une série de propositions parmi lesquelles :
• relier les communes de la plaine à la piste dans une perspective de réseau à vocation quotidienne, touristique et de découverte de l’environnement ;
• créer un anneau pour la mobilité douce à l’intérieur même de la Ville d’Aoste et faciliter les liaisons entre le centre-ville, les principaux quartiers et la piste ;
• travailler sur les paysages le long de la piste : points de vue sur la Doire et sur les montagnes, traitement de la proximité avec l’autoroute, aménagement des décharges et des dépôts de nature diverse.

La piste : élément d’un projet intégré de développement fondé sur la mobilité douce.
La ville d’Aoste.La pratique du vélo peut devenir le support de nouveaux produits touristiques. Encore faut-il que l’offre de pistes piétons-cycles s’intègre dans une véritable démarche globale qui mette en relation les différents modes de transports, qui intègre hébergement et activités de loisirs, qui réfléchisse à la construction et à la communication d’un produit touristique et qui envisage éventuellement une tarification unique. La discussion a d’ores et déjà permis de d’esquisser des lignes partagées de projet :
• permettre une véritable intermodalité avec le train, le bus, la voiture en permettant l’accès des trains en vélos et en prévoyant des parkings relais pour les voitures ;
• mettre la piste en réseau avec les autres circuits cyclo-pédestres ;
• encourager les déplacements en vélo pour les écoliers ;
• travailler sur le fleuve pour développer les activités sportives de vacance active (rafting, canoë, pêche sportive) en synergie avec le vélo et les hôtels ;
• rendre le fleuve praticable pour le rafting et éventuellement le canoë en envisageant notamment des glissades pour accéder au fleuve ou le long des déversoirs. La piste piétons-cycles apparaît donc comme un élément autour duquel différents acteurs publics (Région, communauté de montagne, communes) ou privés (organisations professionnelles et associations) peuvent se retrouver pour envisager, à l’image de l’initiative SuisseMobile (www.schweizmobil.ch), un projet de mise en réseau du territoire. Suisse- Mobile propose en effet, à l’échelle de l’ensemble de la Confédération Hélvétique, une offre globale de vacances actives, qui est basée sur la mobilité douce et qui implique l’ensemble des acteurs touristiques et des opérateurs de transport. Une telle démarche ne peut-elle pas aussi être envisagée pour la Plaine?

Note

1. A ces ateliers ont participé autour de l’Assesseur au territoire et à l’environnement, des représentants des différentes administrations régionales, les maires et leurs adjoints, les organisations professionnelles (hôteliers, commerçants, artisans, agriculteurs, industriels, agriturismi) et les dirigeants d’associations (cyclistes, rafting, pêche).
   
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